Pollution aux Microbilles: Vous reprendrez bien un peu de plastique dans votre poisson?

Une pollution chasse l’autre : Après les excréments dans le Bassin, les microbilles en plastique sur la côte atlantique…


20/01/24


C’est l’histoire d’un porte-conteneurs de 300 mètres battant pavillon libérien, qui perd le 8 décembre dernier, 6 conteneurs à environ 80 km au large des côtes portugaises et à proximité de la frontière espagnole, par 2600 mètres de fond. Un des conteneurs renfermait environ 26 tonnes de Granulés Plastiques Industriels (GPI), conditionnés en 1040 sacs de 25 kg. Chaque sac de GPI représente environ 1M de GPI. Soit plus de 1000 Millions de granulés qui vont se propager en mer et finir sur les côtes.


Illustration réalisée à partir de données Préfecture maritime


Flashback sur l’historique de la pollution annoncée

Le 14 janvier dernier, soit un mois après l’incident, la Préfecture maritime a publié un communiqué de presse qui spécifiait :

« Depuis le 13 décembre, les autorités espagnoles constatent une pollution des plages de Galice par des GPI. Cette pollution, portée par les vents et les courants, se déplace vers l’est du golfe de Gascogne.


Après avoir touché les plages de Galice, de Cantabrie, puis du Pays Basque espagnol, cette pollution pourrait toucher les côtes françaises et les plages du sud-ouest et en particulier des Pyrénées Atlantiques dans les prochaines heures ou prochains jours. Il est difficile d’anticiper avec précision le lieu et la date éventuelle d’arrivée de cette pollution sur les côtes françaises, le suivi par moyens satellites et aériens, ainsi que les différentes méthodes de calculs de dérives, se révélant inadaptés pour ce type de pollution.


Les différents services de la Préfecture maritime de l’Atlantique et de la Préfecture des Pyrénées Atlantiques, ainsi que les Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) Etel et Corsen et le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) sont mobilisés et travaillent avec leurs homologues espagnols pour suivre l’évolution de la pollution dans le cadre du « Biscaye plan». 

Cet accord opérationnel entre les autorités françaises et espagnoles vise à organiser leur intervention conjointe en cas d’opérations de sauvetage ou de lutte contre la pollution en Atlantique et ces éléments sont partagés avec les collectivités territoriales concernées.


Les organismes à la manœuvre

-Le CROSS Corsen est en charge de la centralisation des informations relatives à d’éventuelles pollutions sur la façade atlantique. Ces remontées d’information peuvent se faire par téléphone au 02 98 89 31 31

-Le CEDRE est en charge de l’examen des échantillons qui seront éventuellement prélevés, afin de confirmer la provenance des GPI.


Le Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon rentre dans la danse…


Photo Parc naturel Marin du Bassin d’Arcachon


Le PNM est allé jeter un coup d’oeil sur les plages atlantique… Et communique sa découverte:

«Hier, lors d’une mission de suivi des déchets au niveau du Wharf, les agents du Parc naturel marin ont constaté la présence en quantité de « larmes de sirène », des granulés en plastiques industriels (GPI) utilisés pour produire les objets en plastique. Ces dernières années ces granulés sont fréquents sur nos plages océanes.

À l’origine de cette pollution, probablement la perte en mer de conteneurs ou sacs pendant le transport de ces granulés en mer. Pour l’instant, aucun arrivage massif alarmant n’a été constaté.

Le Parc naturel marin poursuit sa veille sur le terrain. En cas de constat d’un arrivage massif sur nos plages, les données collectées pourraient servir à déclencher un plan de lutte contre cette pollution si cela s’avère nécessaire. »


Tout est dans le « Pour l’instant »…


Les dauphins longent les côtes… Une raison de plus d’être inquiet.


Photo One Ocean


Au même moment, l‘ONG « One Ocean » profitait d’un temps clément pour une sortie au large du Bassin et a rencontré des dauphins.

Elle publiait sur sa page FB : « Après seulement une demie-heure de navigation, nous avons observé un premier groupe de dauphins communs, plutôt fuyants. S’en sont suivies plusieurs observations tout au long de la matinée avec au total une quarantaine de dauphins observés aussi bien en repos, qu’en chasse. Plusieurs individus assez joueurs nous on fait passer de beaux moments à bord. »


Il n’y a pas de fatalité dans cet histoire, juste la chaine habituelle d’approvisionnement au moindre coût, sur des cargos surchargés, qui se détraque régulièrement, et envoie des conteneurs au fond des océans…


Si le poisson dans votre assiette a un goût de plastique, vous saurez pourquoi…


A suivre…


  Michel Lenoir


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