Le rôle de l’eau dans le devenir du Bassin

L’érosion du littoral, la submersion marine et l’eau douce dans le Bassin…


11/04/16


Après notre article et à la vidéo de la réunion sur le PPRSM, que vous avez été nombreux à consulter, Isidore Plantey, vieux parqueur du Bassin, bien connu de nos lecteurs, s’est fendu d’un petit avis sur le futur du Bassin, et René Capo nous invite à regarder la TV ce soir.

On ne résiste pas au plaisir de vous faire partager les préoccupations de ces deux figures du Bassin en ce domaine…

Michel Lenoir, Directeur de Publication



L’érosion du littoral : un docu à voir à la TV (ou en rediffusion sur le net)

A voir sur FR3 ce lundi 11/04 à 23h40

« L’ogre océan ou l’érosion de la côte aquitaine »

Extraits  : « L’exemple du Signal, à Soulac, a marqué tous les esprits. C’est dans l’urgence que les habitants de cet immeuble en bord de mer ont du partir laissant derrière eux parfois toute une vie. …/…. Avec les élus locaux en fonction aujourd’hui, ou ceux d’hier tel Pierre-André Delbeau, ancien adjoint au maire de Lacanau, le problème épineux de la relocalisation parfois nécessaire est posé.
Entre le Cap Ferret et la dune du Pyla, le bassin d’Arcachon est lui aussi menacé par l’érosion. Un phénomène qui s’explique en bord de côte et sous l’eau avec les plongeurs de l’association Scaphpro… La dune du Pyla, quant à elle, recule dans les terres de 3 à 4 mètres par an, engloutissant la forêt et les infrastructures humaines environnantes. Franck Couderc, le directeur du camping de la Dune ainsi que Jacques Storelli, le président de l’association de Défense de Pyla-sur-Mer en témoignent. »

Plus d’infos sur l’émission de France 3, ici




Comment et pourquoi le Bassin va se fermer, et devenir un lac …

Par Isidore Plantey


PNM banc d arguinLe rôle des grands collecteurs dans le Bassin

La fermeture du Bassin est liée à la quantité d’eau douce, qui entre par le coté versant dans le bassin, (et je dis bien, toutes les eaux, celles de surfaces bien sur, de Leyre , des deux canaux des étangs (sud et nord), tous les cours d’eaux, et surtout l’eau des grands collecteurs.

Que sont ces grands collecteurs ?

Ces collecteurs, que l’on oublie, sont d’immenses fossés qui collationnent la somme énorme des eaux de surface, engendrée par les pluies. Cette eau court dans les milliers de fossés qui sont disséminés dans les grandes forets de pin maritime du massif forestier, et qui se déversent dans ces grands collecteurs.


Les nappes phréatiques

Au même titre, d’autres plus importantes encore (que l’on oublient toujours aussi ), que sont les milliers de nappes phréatiques souterraines dites de ruissellement et les nappes profondes. Toutes ces nappes phréatique vont inexorablement  dans le bassin ou l’océan.

Le bassin est en fait un grand lac peu profond, ouvert simplement à la mer. Depuis des années cette eaux douce (toutes les eaux confondues) diminue en volume, pour des raisons climatiques essentiellement.

Moins d’eau, les vases se forment, se transforment, et montent. Elles prennent du volume, la végétation pousse, et c’est le cercle vicieux infernal : les sédiments de l’embouchure de la Garonne diminuent, moins de sable devant les passes, les passes se creusent et en même temps se colmatent, même si cela semble contradictoire.

Le Bassin, d’année en année, voit la vase « des terres » qui montent inexorablement, et le chenal de Claouey diminuer doucement de volume, car ayant lui aussi moins d’eau douce.


Les vases montent

Le Bassin n’est pas statique, il bouge perpétuellement. Tant que les vases communicants fonctionnent, les marées joueront leur rôle dans le Bassin, en emplissant toujours et encore le bassin.

Ce cycle n’est pas encore stoppé par la montée du sable dans les passes, mais ça viendra. Ensuite, le Bassin commencera a être aussi haut que la mer, et toute l’eau s’étalera au même niveau.

Pendant de nombreuses années encore, « curieusement » il faudra s’attendre à des inondations de la côte, engendrées par des marée à forts coefficients. Si ces marées sont accompagnées de vent venant du large , elles recouvriront les terres habitables.


En résumé, les vases montent, comblant le creux du bassin. Alors, un jour, tout le bassin sera au même niveau que l’océan. L’eau de mer va s’étaler au maximum de la marée montante, et gagner doucement les parties habitables.

Donc il en faudra peu pour que les jours de grandes marées (et grands vents) pour que l’eau du bassin monte sur les terres, inondant terrains, et maisons.


Transformation en lac

Plus tard, l’eau de mer finira par ne plus entrer du tout dans le Bassin. Le sable de la mer profonde, par les courants et les tempêtes, va s’accumuler, et donc aussi s’élever, créant doucement une « chaussée » devant les passes, limitant le débit, et cela bien sûr des deux cotés.

Finies les marées dans le bassin, qui deviendra dans un premier temps une lagune, et ensuite, comme ses frères, du nord et du sud, un lac…


Isidore Plantey



Un puits tradi chez soir : non polluant et rentable

Isidore milite pour des forages respectueux des nappes phréatiques, et vous invite, si vous souhaitez avoir un puits chez vous, à contacter l’association les amis des puits (cliquer ici)

Ses membres vont vous prodiguer des avis et quelques conseils pour la création d’un puits traditionnel. Si l’eau est presque partout dans le sol du Bassin, 80 % des eaux sont stagnantes , et à très faible débit, le reste sont des eaux vives (nappes phréatiques dites de ruissellement). Ces eaux vives viennent, suivant votre lieu de résidence, soit du massif central, soit des Pyrénées, Elles ont un débit variant entre 4 et 5 m3/heure.

L’intérêt d’un puits traditionnel : écolo et financier

Conformément aux lois, il ne mélange pas les nappes entres elles, et n’est pas plus cher qu’un forage hasardeux. La qualité de l’eau permet d’envisager de l’adjoindre (sous certaines conditions) à celle de la maison pour les WC, la machine à laver…


IB (Crédit photo couverture, René Capo)


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