Elections : Ce vote blanc qui pourrait rebattre les cartes, s’il comptait…


Edito : A chaque élection, le citoyen a le choix entre voter ou s’abstenir. Le vote blanc, s’il était comptabilisé dans les suffrages exprimés, pourrait bien changer le paysage politique…


22/04/22


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Un certain nombre de Français(es) ne se reconnaissent ni dans les propositions d’Emmanuel Macron, ni dans celles de Marine Lepen. Et pourtant ils(elles) veulent exercer leur droit de vote. Alors… Un vote à reculons, avec la vague sensation de se exclu(e).


Pouvoir exprimer une désillusion de la classe politique

Entre grogne et écoeurement, face aux actes et discours de la classe politique, des mises en examens en tout genre, du « faites ce que je dis, pas ce que je fais », tous partis politiques confondus, le vote blanc est un recours pour les citoyen(ne)s qui veulent s’exprimer, accomplir leur devoir électoral, sans voter nul ou s’abstenir.

Mais en France, s’il est comptabilisé (loi du 21 février 2014), il n’est toujours pas reconnu dans les suffrages exprimés.

Pourquoi ? Parce qu’il pourrait remettre en cause et en jeu les élections, on va le voir plus loin.


En 2017, les votes blancs pour l’élection présidentielle avaient atteint un niveau record deux fois plus élevé qu’en 2012 avec un peu plus de 3.000.000 de bulletins blancs pour plus de 35.000.000 de votants selon les chiffres du ministère de l’Intérieur (660 000 soit 1,78% des votants au premier tour).

Au premier tour de l’élection présidentielle 2022, 543 638 électeurs (1,51 % des électeurs) ont voté blanc.


L’expression d’un mécontentement

Pour Olivier Durand, président de l’Association pour la reconnaissance du vote blanc,  c’est l’expression d’un message de mécontentement à l’encontre d’un parti politique. Par exemple : je ne suis pas satisfait des annonces du parti, alors je le fais savoir par un bulletin blanc »


Selon un sondage Opinion Way effectué après l’élection de 2017, 82% des Français interrogés se disaient favorables à l’intégration du vote blanc en tant que suffrage exprimé.

Quelques figurent politiques ont inscrit dans leur programme la reconnaissance du vote blanc : François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon…


Une loi qui dérange…

Dans la Proposition de loi vote blanc (voir ici), passé quasi-inaperçue, il était écrit

Article 1er

Les troisièmes et quatrième phrases du troisième alinéa de l’article L. 65 du code électoral sont remplacées par une phrase ainsi rédigée :

« Les bulletins blancs sont décomptés séparément et entrent en compte pour la détermination des suffrages exprimés et il en fait spécialement mention dans les résultats des scrutins. »


-Article 3

L’article L. 56 du code électoral est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

-« Si le nombre de bulletins blancs décompté représente de 50 % des suffrages exprimés, le représentant de l’État dans le département prononce l’invalidation de l’élection. Un nouveau scrutin est organisé vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus, après l’invalidation. »

-« S’il y a plus de 50 % de bulletins blancs, l’élection est invalidée. Un nouveau scrutin doit être organisé. »


Selon l’association AVB, Association pour la reconnaissance du vote blanc, « la consultation par Internet au mois d’octobre menée par la mission avait recueilli 172.000 réponses et l’intégration des bulletins blancs parmi les suffrages exprimés a été plébiscitée par 95,9% des personnes. Mais les députés de la majorité ont estimé que « le risque d’une impasse est réel » et « s’accompagnerait d’une atteinte à la légitimité des élus. Toujours le même fossé entre élus et simples citoyens. »

Comme pour d’autres dossiers (retraites par exemple), les élus sont progressistes mais ne scient pas la branche sur laquelle ils sont assis…


Faire renaitre la participation démocratique

Les taux d’abstention reste anormalement élevés, et le vote blanc pourrait faire renaître la participation.

Le Conseil constitutionnel, qui n’est pas spécialement un nid d’extrémistes, explique qu’«  il est désobligeant d’assimiler à l’abstention ou à un vote défectueux, le geste d’un électeur qui a fait l’effort de venir voter ».


Et ailleurs ?
En Europe, la Suède reconnaît officiellement le vote blanc. Dans d’autres pays du monde, il n’est reconnu officiellement que si le vote est obligatoire (proposition de F. Bayrou en France), comme au Pérou. Dans cet Etat, si les 2/3 des suffrages exprimés sont blancs ou nuls, l’élection présidentielle peut être annulée.


Et ce dimanche?
En attendant de nouvelles évolutions improbables de ce serpent de mer politique, ce dimanche, vous pourrez voter comme bon vous semble, à l’aller ou au retour de la plage…

Bon week-end !


Michel Lenoir

Directeur de publication

 


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