Souvenirs d’en F(r)ance : Des télécartes pour cabines

Ces objets ou moments qui ont pu vous marquer… (par Patrice Vergès)


26/12/17


Souvenirs d’en F(r)ance : La télécarte de téléphone


cabine tel vergesNous n’évoquons pas la petite carte téléphonique Sim prépayée qu’on glisse dans son mobile mais la grande en plastique avec puce qui permettait de téléphoner d’une cabine publique. C’était il y a déjà 20 ans…


Les cabines téléphoniques ont pratiquement disparu dans notre pays tuées par nos 75 millions de mobiles.

Les dernières sont actuellement démontées après en avoir compté plus de 300 000 au début des années 90. Quelques-unes sont transformées en bibliothèque libre-service gratuit pour inciter à la lecture.

Si les cartes téléphoniques existent toujours et permettent d’appeler notamment des pays du Maghreb à partir de certains postes spécifiques, France-Télécom n’en délivre plus depuis 2016.


Éviter le vandalisme

La télécarte est apparue chez nous en 1985 avant de connaître sa période de gloire au début des années 90 quand toutes les cabines téléphoniques furent équipées d’un lecteur spécifique. Elle évitait le vandalisme qui frappait alors les cabines fréquemment cassées pour tenter de les dévaliser de leurs pièces de monnaie.


Elletelecarte vergess fonctionnaient grâce à une carte à puce inventée en 1974 par un français, Roland Moreno décédé en 2012, et dont elle fit la fortune.

Cet ingénieur ingénieux mit pratiquement 10 ans pour convaincre les grandes entreprises, la Poste mais aussi la Sécurité Sociale et bien d’autres du bien-fondé de la carte à puce. Depuis, elle fait partie de notre quotidien.


Elle offrait également davantage de praticité pour l’usager. On n’avait pas besoin de monnaie spécifique. La communication était fréquemment coupée par manque de crédit avant qu’on ait eu le temps de fureter dans ses poches à la recherche de menue monnaie.

Avec cette carte prépayée dont le prix variait en fonctions du nombre d’unités, on pouvait appeler la durée que l’on voulait, celle-ci étant débitée de la puce. Peu volumineuse, épaisse comme une carte de crédit, il suffisait de la glisser dans son portefeuille. Bien plus pratique que de lourdes pièces de monnaie.


Légendes urbaines

Beaucoup de légendes urbaines circulaient autour de la télécarte. Certains astucieux la bricolaient en ressoudant des connexions sur sa puce pour gagner des unités. D’autres la mettaient au congélateur, car il se disait qu’avec la froid, on pouvait rattraper des unités.

La carte servit beaucoup de supports publicitaires. Les cadeaux d’entreprise avaient souvent la forme d’une télécarte comprenant seulement 5 ou 10 unités qu’on conservait plus pour son look et sa rareté que sa praticité.


Les télécartophiles

telecarte bleue vergesLa télécarte devint un objet de collection. Mais elle est finie l’époque, où certaines très recherchées réunissaient des collectionneurs-vendeurs dans les marchés du dimanche. Ils exposaient de gros classeurs où étaient soigneusement rangées les télécartes classées par famille.

Certaines atteignaient de grosses valeurs recherchées par les télécartophiles dont le nombre s’est bien raréfié aujourd’hui.


Seules celles émises à peu d’exemplaires ont encore une relative valeur à condition qu’elles soient à l’état neuf ce qui est rarement le cas car elles servaient d’abord à téléphoner.

Aujourd’hui, les prix proposés dépassent rarement quelques euros L’avènement du premier mobile Bi-Bop fonctionnant à l’aide d’une borne située à proximité, né avant l’apparition de la téléphonie GSM marqua le début de la fin de la télécarte. Mais c’est une autre histoire…



patrice verges retaillé


Patrice Vergès Journaliste, romancier (page FB ici)

(Illustrations : Copie écran Archives et documentation Patrice Vergès)


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