Roman : « Rayane, l’orphelin », conte initiatique d’un jeune footballeur congolais

Un roman de Christ Kibeloh, où, de Madiya à Gujan, la route est semée de rencontres …. et d’embuches.


21/03/16


rayaneEn général, les sportifs qui écrivent des livres nous racontent leur biographie plus ou moins romancée, avec plus ou moins de bonheur. La sauce est souvent fade. Le jeune Christ Kibeloh, lui, brouille les pistes.

A 20 ans, ce jeune footballeur international du Congo vient de sortir un roman construit à l’aide d’Elodie De Ridder, son ancienne professeur de français du Lycée Condorcet.

Mais s’il est issu d’une famille demeurant sur le Bassin, avec son père, médecin, sa mère et ses 3 frères et sœurs, c’est le périple initiatique de Rayane, jeune orphelin d’un petit village africain, tombé amoureux d’une Gujanaise, qu’il nous propose:


« C’était le soir du 20 Septembre 2008. Mon père avait décidé de me confier l’épicerie pour aller découvrir un autre pays pour ensuite trouver du travail pour m’aider à grandir dans de bonnes conditions.… C’était un soir pas comme les autres. J’étais très triste et je pleurais sans arrêt mais cela n’empêchait pas mon père de revenir sur sa décision. Il fallait qu’il parte pour préparer mon avenir car il n’y avait rien d’autre à faire au village mis à part hériter de l’épicerie, devenir pêcheur ou encore travailler sur les routes. Les jeunes du village préféraient aller aux champs avec leurs parents. Dans le village j’étais attaché à un vieillard, Sam que je considérais comme mon grand-père, car je n’avais jamais connu le mien. De même, je n’avais jamais connu ma mère qui avait perdu la vie lors de ma naissance. Parfois, je ressentais ce manque d’amour que ma mère aurait pu me donner. »


Mais un jour Rayane partira à son tour…


Des rencontres

Ces rencontres ne sont jamais anodines. Comme cette sirène qui pour le sauver de la noyade lui demande de répondre à une énigme, sinon il mourra : « Quel mot commençant par la lettre C désigne quelque chose qui peut être clair ou obscur, humide ou sec, ouvert ou fermé, noir ou rose ? »

On pense évidemment à la rencontre d’Œdipe avec le Sphinx qui interroge les voyageurs « Quel est l’être qui marche sur quatre pattes au matin, sur deux à midi et sur trois le soir ? », et qui dévore sans pitié ceux qui échouent.


Un conte initiatique

Ce petit livre est rafraichissant et on le conseillera pour être raconté comme un conte aux enfants, et ouvrir des discussions avec eux.

La partie africaine, nourrie des histoires entendues dans la famille de l’auteur, invite au voyage dans la foret, le partage des repas, une vie dans une structure sociale différente de celle d’ici.

La partie française perd de cette magie, de cette force, de ce parfum, et déroutera le lecteur qui avait adhéré à l’histoire, pour se retrouver brusquement plongé dans la vie d’un footballeur.


Rayane et Christ …

C’est indéniablement quand il s’éloigne de la réalité, de sa réalité, que le jeune Christ est le plus touchant et le plus vrai. Son statut de « célébrité » du football le maintient dans une chrysalide qui empêche le papillon de s’envoler… Mais à chaque moment de sa vie, il faut faire des choix.

D’ailleurs, Christ Kibeloh l’écrit : « Ce livre est une histoire inventée avec des personnages qui existent dans la vie réelle. Il a un message particulier à apporter à qui que ce soit : Dans la vie, on peut perdre une chose et en gagner une autre. C’est le cas de Rayane qui a perdu ses parents et son ami très proche Sam, mais qui a finalement gagné l’amour d’Alicia, une famille, plus un avenir sûr. »

Footballeur, entraineur, auteur, comédien ? Le jeune homme, multiple, cherche sa voie, comme Rayane…


IB Pratic: Rayane, l’orphelin. Editions ICN-France Libris. 10€. Disponible à la librairie d’Arcachon et à l’Hyper U de Gujan. Sa page Facebook, ici


michel L OK3Michel Lenoir


Pour recevoir par e-mail tous les articles d'InfoBassin...

C’est gratuit


Abonnez-vous par mail à InfoBassin, c’est gratuit !

Pour recevoir tous les articles d'InfoBassin...

Nous ne spammons pas !

Comments

comments

Laisser un commentaire