Chronique d’une imposture littéraire…
Humour satirique : De la cellule à la tête de gondole… Le grand cirque éditorial!
Par Alain Mouginet, écrivain, ancien éditeur, demeurant sur le Bassin.
10/12/25
La rentrée littéraire : un océan de livres pour quelques élus
Je ne sais pas vous, mais moi la dernière rentrée littéraire ne me laissera pas un souvenir impérissable. En fait, peu de surprises : sur les 484 titres parus, une petite vingtaine a – comme d’habitude – bénéficié d’articles dans les médias et est donc certaine d’être en pole position chez les libraires.
Pour le reste, notamment les 73 premiers romans, j’ai une pensée émue pour leurs auteurs, fiers et heureux d’êtres édités, mais qui déçus, rejoindront immanquablement la longue cohorte des ouvrages destinés au pilon.
Le prisonnier devenu écrivain : une odyssée en accéléré
Des esprits chagrins nous martèlent que les Français s’intéressent peu à la littérature, erreur d’appréciation notoire. J’en veux pour preuve l’insoutenable et fébrile attente du public pour cette date du 10 décembre, à laquelle paraîtra le récit palpitant d’un homme dont le calvaire nous ramène aux plus sombres histoires des geôles du Moyen-âge.
Odyssée tragique, gouffre d’affliction, détresse sans nom dont seul un être exceptionnel peut revenir. Ce « Journal d’un prisonnier » (le titre Crime et châtiment était déjà pris) de notre ex, ci-devant Nicolas Sarkosy de Nagy-Bocsa, est un morceau de bravoure qui mérite moult éloges.
Un exploit littéraire et une mascarade éditoriale
Vingt jours de prison lui ont permis d’accoucher de 216 pages. C’est un véritable exploit littéraire ! A quand une trilogie lors d’une prochaine garde à vue de vingt-quatre heures ? Mais cette prouesse ne s’arrête pas là ; dans le même temps notre détenu a lu… deux livres !
Il s’est également métamorphosé en patriarche philosophe comme le souligne le texte poignant de la quatrième de couverture : « A l’image du désert, la vie intérieure se fortifie en prison ».
C’est donc un homme nouveau qui nous ouvre son cœur – contre 20,90 € –, trop plein de malheurs grandioses, de sombres injustices, d’ingratitude humaine, qui méritent sans nul doute notre compassion… Malgré des faits implacables… En fait, n’est pas Edmond Dantès qui veut…
Vous m’objecterez – et vous aurez raison – que je n’ai pas lu ce livre, c’est vrai, et je n’ai nulle intention de le lire. Mais s’il a fallu vingt jours à l’auteur pour l’écrire, je peux légitimement, et uniquement sur la base de son titre, me prétendre critique et qualifier ce futur Best-seller d’imposture littéraire.
Petits arrangements et grandes illusions
Pourtant mon étonnement ne s’arrête pas là. Ancien éditeur, je connais quelque peu les rouages souvent longs et complexes qui aboutissent finalement à la parution d’un ouvrage. Là, relecture, maquette, composition, impression, distribution, en moins d’un mois tout est plié ! Sont même retenues et organisées les dates de dédicaces en librairies dans toute la France…
Alexandre Soljenitsyne qui avait passé huit ans dans un camp de travail a publié L’archipel du goulag vingt ans après. Quant à Nelson Mandela, c’est quatre ans après la fin de sa détention – de vingt-sept ans – qu’il en publia le récit. Franchement, de petits bricoleurs !
Louis, le pourfendeur des panneaux de signalisation
Lors de son périple, notre auteur dédicacera à Menton chez son fils Louis qui, pur hasard, ambitionne de conquérir la mairie. Concernant ce dernier, voilà un garçon qui propose de fluidifier nos routes en supprimant feux rouges, lignes blanches et panneaux de signalisation, et ce afin de responsabiliser les conducteurs. Riche idée qui démontre – s’il en était besoin – que la connerie n’a aucune limite.
Tout cela fleure bon les petits arrangements entre amis, aussi, braves lecteurs, laissez-donc les mémés du XVIème arrondissement de Paris s’arracher ce chef-d’œuvre et précipitez-vous chez votre libraire préféré. Ignorez les têtes de gondoles et farfouillez dans les piles de livres remisés dans les coins les plus obscurs, vous y dénicherez à coup sûr quelques pépites qui raviront – utilement – votre esprit.
Alain Mouginet
(Illustration généré par IA)
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Très bon article. Le
C’est un très bon article. Comme un edito qui dit ce qu’il pense. On peut ne pas être d’accord mais ce n’est pas une raison pour demander que seule la voix de son maitre dirige la ligne éditoriale.
Si ce n’est pas un journal de bénis oui-oui tant mieux. Et le ridicule de cette parution mérite bien quelques critiques !
de la satire : mon oeil ! de la politique ouais !
Je ne savais pas que la « dépêche du bassin » faisait de la politique et de plus, plutôt ultra-gaucho semble-t-il.
A mon point de vue votre feuille Monsieur Mouginet n’est pas de la satire : c’est du parti pris affirmé qui n’a rien à faire dans ce journal.
Mesdames et messieurs de « la Dépêche », votre journal commence à sentir mauvais, et pense que vous allez perdre quelques lecteurs si vous allez dans ce sens.
Ah, j’allais oublier : je ne suis pas sarkoziste et, je vais plutôt reprendre mon abonnement à Mickey ça sera plus drôle
Bien le bonjour de Cassy
Guy Gautheron
bataille d’enormités en clique de dictateurs
Sortez le de dehors et proposer un sejour identique chez les talibans
Merci d’évoquer si bien ce scandale de Promotion
Comment les journalistes ont ils pu accepter de contribuer à cette parodie ?
Ou alors c’était une façon d’accentuer le ridicule de la situation
Dans tous les cas cette campagne a t elle été chiffrée ? Avec quel argent a t elle été financée ?
Contente que quelqu'un ose dire les choses
Je vous encourage à ne pas baisser la garde et oser dénoncer les impostures ! C’est tellement rare ! Bravo !
Marre!
Un seul mot! Il nous soûle ! A sa place je resterais discret et fiston avec…
