Chronique de vacances instructives…
Humour satirique sur les boomers, le zozo yankee et autres calamités…
Par Alain Mouginet, écrivain, ancien éditeur, demeurant sur le Bassin.
28/06/25
Oyez oyez, le spectacle continue…
Je ne sais pas vous, mais moi, oserais-je l’avouer, je me suis accordé des vacances avec Moumoune à l’automne finissant. Prendre une telle décision n’allait pourtant pas de soi après la brillante saillie de notre ex-premier ministre, (les impétrants à ce poste convoité changeant à la vitesse du son, il convient de préciser ici qu’il s’agit du Palois, conducteur de tracteur).
Haro sur les boomers
Ce dernier a en effet fustigé les boomers – dont j’ai l’honneur de faire partie –, génération ô combien égoïste, vivant dans un luxe aussi inouï que décadent, profiteurs indécents des mannes de l’Etat au détriment des jeunes générations laborieuses. Bon, il s’agissait de dédouaner sa propre responsabilité en trouvant un lampiste : c’est fait.
De l’art de creuser la dette
Cette réflexion a quelque chose de cocasse de la part d’un homme politique qui vit sous les ors de la République depuis plus de quarante ans et qui a participé activement, dans de nombreux ministères, au creusement de cette dette qui nous est reprochée ! Certes, il n’est pas le seul dans ce cas, mais on attendrait de celui qui fut si souvent aux manettes, un peu plus de retenue et surtout une mémoire qui ne soit pas à géométrie variable ! Cela dit, je suis persuadé qu’afin de montrer l’exemple, ce nouvel ex n’a pas manqué d’abandonner les menus avantages attachés à sa précédente fonction et, de retour dans son fief, s’est contenté de la décoration de son bureau actuel sans y investir des sommes dispendieuses…
Des vacances instructives
Donc, était-ce judicieux d’aller se baguenauder dans nos belles provinces ? Etaler sans vergogne, et d’une manière ostentatoire notre pouvoir d’achat démesuré ? N’allions-nous pas être rejetés de partout ? Lapidés par une plèbe en furie ? Expédiés derechef dans quelque camp de rééducation ? Ma Moumoune, dont l’esprit aventureux n’est plus à démontrer, a pourtant donné le top départ. Et là surprise ! De visites de musées en découverte de châteaux, de restauration en hôtellerie, partout où nous passions, point d’agressivité mais un accueil chaleureux… Je passe sous silence les échoppes où mon épouse se livrait à quelques emplettes destinées à la famille… Questionnant un aubergiste sur son taux de fréquentation du jour, sa réponse fut sans appel : « On fait le plein grâce aux personnes de votre génération, sans eux ce serait le désert et on fermerait boutique ! ». La messe est dite !
Les objectifs à tiroirs des gouvernants d’un monde en crise
Profitant pleinement de ce moment privilégié, je me suis tenu à l’écart de toute actualité, pensant un peu naïvement que nombres de problèmes du monde seraient en passe d’être réglés à mon retour… Malheureusement, rien de nouveau sous le soleil : l’assassin du Kremlin continue de bombarder son voisin, trucidant méthodiquement les civils, le Messie de Tel Aviv, dans une vision prophétique bien à lui, s’emploie à affamer une population de déshérités, oubliant par là-même ce que subirent ses ancêtres marqués de l’infamante étoile. Le Soudan quant à lui s’enfonce dans un conflit sans fin dans lequel femmes et enfants payent le prix fort, et les migrants continuent de barboter dans différentes mers…
Même le Zozo de Washington ne m’amuse plus, c’est dire ! Pourtant, voir l’homme à la tête du plus puissant pays du monde réussir d’une minute à l’autre à affirmer tout et son contraire est un exercice bigrement intéressant. Ce menteur pathologique pratique « l’hyperbole véridique » comme une technique apte à déformer la réalité afin de mieux séduire l’électeur. D’ailleurs un cabinet new-yorkais a relevé dernièrement la bagatelle de 162 mensonges dans une interview d’un peu plus d’une heure !.. Mais cela ne semble pas gêner les bas du plafond du Middle West…
Tante Apolline, les impôts et le Gigondas magique
… Et comme si ce chaos ne suffisait pas à pourrir notre retour, à peine arrivés, nous attendait ma chère tante Apolline. Excitée comme un pou, absolument furibarde, elle brandissait le relevé de la taxe foncière : « La bande de pieds nickelés, affameurs patentés, a encore frappé ! Mon petit, ils ont eu l’audace d’augmenter de 48 % la part d’intercommunalité. Nul doute que cela permettra de financer nos magnifiques bus qui roulent à vide ! Et tiens-toi bien, de 75 % la taxe sur la gestion des milieux aquatiques ! Il faudra leur expliquer qu’en matière de gestion, l’approche consistant à nourrir les huîtres du Bassin avec le produit de nos égouts n’est pas démontrée. J’espère que tu ne vas pas te laisser faire !».
Épuisée par cette longue diatribe elle s’effondra – enfin – dans un fauteuil… La promesse de déguster ensemble un élégant Gigondas ramené de notre périple lui redonna quelques couleurs.
Que lui répondre ? Décider d’une action revendicative en compagnie de mon voisin et brûler des pneus dans notre allée où il passe si peu de monde ? Ce genre de gaminerie serait-il d’ailleurs bien raisonnable à mon âge ? Je me suis contenté de lui servir cette réflexion de Benjamin Franklin :
« En ce monde, rien n’est certain, à part la mort et les impôts ! ».
Alain Mouginet
(Illustration généré par IA)
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Un peu de lucidité, ça fait du bien
Merci pour vos chroniques, toujours agréables à lire, et dans lesquelles on se reconnaît bien
162 mensonges en 1 heure
Toujours un plaisir de lire votre chronique, elle est le miroir de cette triste et cocasse actualité, dictée par les gouvernements, si loin de la vraie vie des gens.
excellent article
excellent article, j’attends les suivants
Bien écrit!
Même un peu plus que boomer , j’ai beaucoup apprécié votre article plein d’humour et de bon sens . Rien d’agressif ni de violent comme on peut , hélas ,le lire sur des réseaux dits sociaux ! Merci pour cette écriture légère qui réconforte tout en assénant des vérités pas toujours agréables.
je le lis avec toujours autant de plaisir, admirant sa prose que je serais incapable d'écrire moi-même
mon avis, déja donné à maintes reprises, continuez de nous régaler; merci.
une boomeuse!!!


