En 2016, les banques vont pouvoir légalement vous faire les poches.

Le coup de plume du dimanche :

En cas de faillite, les banques ponctionneront leurs clients…


titanic finance

copie écran bichau.canalblog.com

27/12/15


L’affaire aurait pu passer inaperçue si la Commission Européenne, sans complexe, n’avait annoncé qu’elle allait poursuivre six pays qui n’avaient pas encore transposé dans leur droit national une directive sur le redressement des banques et la résolution de leurs défaillances.

Cela a attiré l’attention des observateurs, et partant, des media, qui comme d’hab se réveille un peu tard (nous compris).

A notre décharge, cela s’est passé sans débat, sans loi, une simple ordonnance.


Depuis que les français ont eu l’idée révolutionnaire et mal élevée de dire non au référendum sur la Constitution européenne, les affaires se gèrent désormais entre gens de bonne éducation…

L’enjeu est de taille : si votre banque fait faillite, elle pourra se renflouer en aspirant vos comptes, sans que vous n’ayez rien à dire.


Les Etats, après le crash de 2008, avaient décidé de ne plus mettre la main à la poche en cas de faillite des établissements bancaires. On se rappelle que grâce à l’effet levier et aux faibles taux d’emprunt auprès des Banques centrales, les établissements bancaires ont joué très gros sur les marchés avec énormes bénéfices à la clé. Et ça continue aujourd’hui.


Oui mais voilà, quand le marché se retourne (parce qu’il faut bien qu’à moment donné le réel apparaisse derrière le virtuel), c’est la cata. Les fonds propres ne suffisent pas, c’est le chant des partisans, nouvelle version :  « Au secours l’Etat, à l’aide. On recommencera plus, c’est juré, aidez nous à effacer l’ardoise… »

On résume : les bénéfices pour les actionnaires, les pertes pour l’Etat, donc le contribuable.


Conscient qu’après le crash de 2008, il ne pourrait pas refaire deux fois le même coup, le lobby des banques a oeuvré en coulisse pour que rien, ou presque, ne soit contraignant, dans les dispositions prises par les Etats.

En symbiose avec le FMI, il a ficelé un joli dossier prêt à servir à la C.E sur le thème «on vous promet de tout faire pour que la situation reste maîtrisée. Mais si ca dérape, on règlera ça en interne, en ponctionnant nos clients. »

Donc, et comme la situation financière mondiale demeure explosive, à partir de ce 1er janvier, les dépôts seront susceptibles d’être siphonnés des comptes, légalement, si la banque est en difficulté.


Un seuil de 100.000 € … factice

Il faudrait être bien naif pour penser que le seuil déclenchant la ponction va rester à 100.000 €. Dans les faits les banques se serviront selon leurs besoins.


La double peine

Un exemple : Vous venez d’acheter 160.000 € votre appartement avec Martine en demandant un crédit à votre banque. Mais la crise frappe autour de vous. Votre entreprise, en difficulté financière, vous licencie. Incapable de rembourser le prêt désormais, vous vendez votre appartement, pour rembourser votre banque. De son coté, celle-ci avait joué de mauvais placements, elle ne peut plus faire face à ses créances. Pour vous ce sera la double peine, vous allez, dans le meilleur des cas, être ponctionné de 60% sur 60.000 € des 160.000 que vous avez sur le compte. En plus des 160.000 € que vous lui devez (hors intérêts).

Ca vous apprendra à vouloir être propriétaire.


Le test de Chypre

On aurait tort de croire que le risque est nul. Il suffit de demander aux Chypriotes…

A la prochaine crise financière, les épargnants pourront être mis sur la paille … par leur propre banque !


Vérifier que sa banque est en bonne santé financière : clair comme du pétrole…

Alors il vous reste à vous renseigner sur la santé financière de votre établissement bancaire. En théorie. Parce que dans la pratique, bonne chance. A part les professionnels (et encore), c’est quasiment impossible. On l’a vu en 2008 pour des banques pourtant notés AAA et qui se sont avérées être des puits sans fond.


Le poids écrasant des lobbies à Bruxelles

Dès 2008, les usagers des banques ont demandé aux gouvernements une séparation claire et fonctionnelle des activités de dépôts et de spéculation, de façon à ce que les risques sur les placements à risques ne soient répercutés, ni sur les contribuables, ni sur les déposants et épargnants.

Bien sûr, les déclarations d’intention n’ont pas manqué. On allait voir ce qu’on allait voir. La finance mondiale allait être mise au pas, réglementée, pour que cela ne se reproduise plus jamais.


Et, effectivement, on a vu. Les causes du crash sont toujours là, mais aujourd’hui, les risques pour les banques deviennent quasi nuls pour les Etats et transférés aux clients.


Des raisons de voyager

On n’a pas fini de voir les français ouvrir un compte à l’étranger. Quand c’est déclaré, c’est légal. Ceux qui ne pourront ou ne voudront pas, auront la sagesse de diversifier leurs banques et de disperser leurs avoirs …

C’est la voie de la sagesse : Quand ça turbule, il ne faut pas avoir tous ses œufs dans le même panier….


Voir la « Directive européenne sur le redressement des banques et la résolution de leurs défaillances » (Bank Recovery and Resolution Directive).


michel L 2 okMichel Lenoir


Pour recevoir par e-mail tous les articles d'InfoBassin...

C’est gratuit


Abonnez-vous par mail à InfoBassin, c’est gratuit !

Pour recevoir tous les articles d'InfoBassin...

Nous ne spammons pas !

Comments

comments

2 comments on “En 2016, les banques vont pouvoir légalement vous faire les poches.
  1. Le plus extraordinaire, voire le plus consternant, est qu’ayant alerté dès septembre 2015 mes banques, mes organismes financiers qui en permanence me proposent des placements mirifiques à 1,5% de rendement, mon député et meme les grands partis politiques je n’ai rien eu comme réponse. Silence total. Comme si le fait pour le citoyen de base de perdre toute son épargne ne concernait pas ceux qui nous dirigent !
    Conclusion: transférez vos avoirs en Suisse. Vous perdrez 1% par an (la pension financière est payante la bas) mais vous ne perdrez pas tout.

    Daniel
    Andernos

Laisser un commentaire