Lège-Cap Ferret : Atteintes sexuelles et condamnation par le Tribunal de Bordeaux

8 ans après les faits, la justice a condamné J. Dumonteuil, de Lège Cap Ferret, pour atteintes sexuelles sur mineures.


20/09/22


C’est l’histoire, tristement banale, d’une petite fille, Mylène*, confiée par ses parents à la garde d’une dame et de son mari, honorablement connu sur la Presqu’Ile, qui a vu son enfance saccagée.

Mais la justice, après une longue journée d’audience, est passée : Joël Dumonteuil, membre de la Réserve communale de la ville de Lège Cap Ferret, a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Bordeaux, pour « atteintes sexuelles » à 3 ans de prison (1 an ferme aménageable, ce qui signifie la mise probable sous bracelet électronique), et 2 ans avec sursis avec mise à l’épreuve, l’obligeant à des soins, à un éloignement géographique, et à l’interdiction de toute activité y compris associative pouvant le mettre en présence de mineurs.


Retour en arrière…

Le 29 avril 2014, Mylène a refusé de se rendre chez le couple Dumonteuil, confiant à son beau-père et à sa mère que Joël Dumonteuil lui touchait les fesses, mimant des caresses circulaires et des petits tapotements sur les fesses, le tranchant d’une main sur son sillon fessier en frottant.

Elle a également expliqué à sa mère en montrant son sexe « qu’il [Joël Dumonteuil] lui mettait la langue ». Elle a indiqué que les faits s’étaient déroulés sur le canapé du salon, qu’elle ne voulait pas mais que ce dernier insistait et que son épouse est absente. Ces actes ont été commis à plusieurs reprises et Mylène les a décrits avec précision malgré son jeune âge.

C’est une petite fille âgée de 6 ans qui a rapporté d’abord à sa mère, puis aux enquêteurs les violences sexuelles dont elle a été victime : « Il suçait ma zézette. […] » « Il a demandé de lui sucer le zizi » . Ces actes ont eu lieu à plusieurs reprises.


Un traumatisme durable

Choquée, l’enfant a depuis les faits été suivie au plan psychologique et entamé plus de 80 séances de thérapie. Le 4 avril 2015, Madame P. M., psychologue, expliquait déjà que la jeune fille «présentait une symptomatologie typique des victimes d’attouchements, à savoir, un sentiment de honte, de culpabilité, un état anxieux des troubles du sommeil avec cauchemars et des troubles de l’humeur. L’anxiété et la culpabilité sont encore présentes aujourd’hui ». Et plus le temps passe, plus le traumatisme augmente.


Une audience à huit clos

Si l’audience s’est déroulée à huis clos (du fait de l’âge de la victime), la Procureure de la République a indiqué, avant de faire évacuer la salle, qu’elle regrettait que les débats ne puissent être publics, tant la vertu pédagogique d’une telle affaire était importante pour toutes et tous, majeurs et mineurs.

Cette condamnation intervient à l’issue d’un très douloureux parcours judiciaire pour la plaignante, puisqu’après une première plainte et une première enquête effectuée par la gendarmerie de la Compagnie d’Arcachon, l’affaire avait été classée sans suite, malgré des pièces explicites dans le dossier.


La victime, âgée de 15 ans aujourd’hui, « a eu le courage ce mercredi à la barre du tribunal, de regarder avec ses yeux bleus celui qui avait été son agresseur tout puissant, et de lui faire baisser les yeux. C’est à ce moment là, que l’intime conviction du tribunal a été emportée », explique son avocat, le bâtonnier Pierre-Olivier Sur.

Cependant 8 ans après les faits, le dossier n’est peut être pas clos : Joël Dumonteuil, a quitté l’audience avant le prononcé de sa condamnation, ce qui a donné lieu à une mention spéciale dictée par la présidente à sa greffière. Il dispose de 10 jours pour former appel.

En l’état, sa condamnation n’est donc pas définitive.


Michel Lenoir

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