Humour : Les Nouvelles Lettres Persanes de Charles Daney (Ep 3)

Il nous prit fantaisie d’aller vers l’ouest…

Voici le regard perçant d’un Persan, sur les gens de notre région, façon Montesquieu…



Les Nouvelles  Lettres  Persanes (par Charles Daney) : Episode 3


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D’Usbek à Rica…

Passant par Bordeaux la fantaisie me prit d’aller à l’ouest voir l’Océan dont on m’a dit que c’est le plus terrible de tous. Après avoir traversé des forêts et des forêts comme je n’en avais jamais vu d’aussi étendues, même au Liban où sont encore quelques cèdres, j‘arrivai au bord d’une petite méditerranée comme est la mer d’Azov.


J’y trouvai une ville bloquée par une dune de sable haute comme le mont Ararat. On me dit que la dune fut préservée de la forêt pour complaire aux visiteurs et que la ville fut turque ou arabe avant qu’y brûlât l’un des derniers fleurons de notre civilisation musulmane qu’on dit là-bas être mauresque.

C’est une ville charmante, légère, délicieusement éventée par ces vents étésiens qui attirent les touristes bien que nombre d’entre eux aient abandonné la navigation à la voile.


ML surfeur et costaud copie natilucaTu vois, Rica, c’est çà le progrès. Nos caïques s’appellent pinasses là-bas et ont du mal à résister à l’invasion des moteurs bien qu’ils n’aient d’essence que celle que nous leur vendons.

De l’autre côté de ce Bosphore est une langue de sable recourbée sur une sorte de bassin qui n’a que l’apparence de notre corne d’or puisqu’elle est en plein désert.

C’est une fin du monde qui n’est fréquentée que l’été par des populations nomades qui viennent sans leurs chameaux. Ils appellent çà leurs vacances.


Ces nomades sont d’une race inconnue. Ils sont bavards quand on nous dit taciturnes, boivent comme des trous quand nous sommes sobres et vont sur l’Océan sur de simples planches qui les ramènent toujours à la côte qu’ils ne quittent jamais tout à fait.


Leurs femmes vont pieds nus et vêtues d’un simple cache-sexe comme en ont les femmes noires auxquelles elles finissent par ressembler à la fin de leur estivage. La différence est que beaucoup d’entre elles sont blondes et qu’elles reviennent chaque été avec une peau plus blanche que le lait de nos chamelles. Cette migration saisonnière sans troupeau est des plus curieuses.


L’été, les visiteurs viennent sur toutes les plages du Bassin. Ils y arrivent en tapis volants qu’ils nomment serviettes de bains  sur lesquels on les voit se prélasser au chaud soleil de l’occident.

Demain, j’irai voir leurs dunes dont on dit qu’elles couraient autrefois sur la lande.



charles daney

Charles Daney vient d’écrire « Le Lexique amoureux du bassin d’Arcachon », avec Marie-Christiane Courtioux-Icre, et Denis Blanchard-Dignac. Illustration copie écran Natiluca.


Voir la page FB de Charles Daney, ici



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