Enzo, c’est fini. Pour toujours. Pas glop, Pas glop !

Le coup de plume du Dimanche : Un monument disparait. Un autre renait.


Enzo tire le rideau. Pif Gadget revient.


13/12/15


-« Bon alors, Michel, tu nous parles des élections régionales?

-Non.

-Pourquoi ?

-Parce que ceux qui vont voter savent déjà pour qui ils vont voter. Et parce que ceux qui ne vont pas voter passent aussi un message clair. Plus de 65% des 18/24 ans boycottent les urnes. Le vote blanc ne compte pas dans les suffrages exprimés. Il faudrait peut être qu’un jour, nos élus entendent ces cris silencieux…

-Et donc le Coup de plume ce dimanche, c’est sur quoi ?

-Deux institutions, chacune dans leur genre : Une locale, qui disparaît. Une nationale qui renait de ses cendres « …


Le Bistro Enzo a fermé cette semaine.

carte enzoPour les gens du Nord Bassin, Enzo à Andernos, c’était le restau des jeunes, des familles, avec ses chaises en bois, un bistrot au cadre un peu spartiate. Mais depuis 20 ans, des pizzas, des frites, des bavettes, et surtout des pâtes crémeuses à souhait.

Le ventre bien rempli (trop parfois) par une cuisine familiale sans chichi.

Quand t’avais pas envie de cuisiner chez toi mais sans avoir trop les moyens pour un resto, Enzo était là. C’était notre sauveur, notre bouée de sauvetage, notre oasis dans le désert, notre phare dans la nuit.

Désormais, fini la pizza Camenbert avec la crème, les lardons rissolés, les raisins, les pignons, le tout recouvert d’une salade de roquette …

Au nom de tous les affamés de la dernière heure, de tous les gourmands de cuisine simple mais gouteuse, je veux lancer ici un message désespéré aux restaurateurs du Bassin : Redonnez vie à la carte d’Enzo (je la tiens à votre disposition).

A la place ? Un immeuble d’habitation à deux pas de la plage, au centre. Ca va se vendre comme des brioches, à une clientèle aisée. Sans resto au RDC. Pour ne pas gêner les futurs propriétaires, au dessus.

Peu à peu, la ville s’éteint doucement le soir. Pas besoin de couvre feu, ni d’état d’urgence. L’exode des jeunes va s’accentuer vers des contrées moins chères et plus festives.

Requiescat in pace, Enzo, on t’aimait bien. Une page se tourne. Amen.


La renaissance de Pif le Chien.

On pourra se consoler en retrouvant un héros sympa, un chien espiègle à l’âme généreuse.

pif herculeTel le phoenix, Pif le Chien, le Pif de tous les mômes, en forme poche ou gadget, aux prises avec cette saleté d’Hercule (le chat). Il avait disparu des écrans radars, de nos kiosques et surtout de l’endroit où on pouvait le lire en paix, et où il finissait en général : aux wc.

Créé en 1948 par José Cabrero Arnal, un dessinateur espagnol réfugié en France (le dessinateur aussi de Placid et Muzo- ah, ça vous revient…), Pif voit le monde avec un regard d’enfant mais en dénonce les travers, l’air de rien.

Il m’aura fallu arriver à l’âge adulte pour savoir qu’il était édité par l’Humanité. Et alors ? Pif le rouge, contre Mickey le chantre du capitalisme ? Quelle idée saugrenue ! On lisait les deux. Et de toutes façons, on s’en tapait. Parce qu’en achetant Pif, on croisait Rahan le playboy de la caverne. Et armé d’un bout de bois, on soumettait le rhinoféroce (les épagneuls sont d’une grande patience avec les enfants), pour les beaux yeux de biche de la déesse de la grotte aux seins pointés vers le ciel. Les balades en forêt devenaient des chasses aux tribus rivales et on se balançait de lianes en lianes (du vulgaire lierre, quoi), sauf que nous, on finissait en général à plat ventre dans la boue. Idem pour Tarzan, d’ailleurs.

Et puis dans Pif Gadget, on trouvait des gadgets. Des trucs qui ne servaient à rien mais rigolos, comme par exemple la machine à oeuf carré  présentée par Pierre Richard (si,si, ça existe) ou les incroyables pois sauteurs du Mexique (les pifitos). C’était magique et franchement drôle. Tiens, en voilà un cadeau sympa pour les fêtes (qui changera un peu de tous ces bidules électroniques).


Dans les années 70-80, Pif était tiré à 500.000 exemplaires, puis son déclin avait entraîné sa fermeture en 1993. Il était réapparu en 2004 avec une nouvelle formule, avant d’être à nouveau arrêté en 2009. Un numéro spécial a été publié cet été 2015.


Revoilà donc notre Pif dans un format Super Pif de 164 pages, vendu 6,50 €. Pour ce premier numéro, avec un tirage à 90.000 exemplaires, la revue proposera des rééditions de BD cultes : « Rahan », « La Jungle en folie », « Dicentim », « Placid et Muzo », « Corinne et Jeannot », « Les Rigolus et les Tristus » ou encore « Les Minuscules ».

Et bien sûr un gadget … écolo (COP 21 oblige) : 2,5 millions de graines de sapin seront distribuées.


« Glop-glop », dirait Pifou. Si elles sont replantées, c’est bon pour la planète et le bilan carbone.

« Pas glop-Pas glop », si elles fissent à la poubelle…


Bon dimanche !


michel L 2 okMichel Lenoir


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Comments

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2 comments on “Enzo, c’est fini. Pour toujours. Pas glop, Pas glop !
    • sois disant qu’il faut entendre le cri des jeunes non votants? A mon avis ils s’en foutent complétement, beaucoup ne sont pas inscrit sur les listes électorales, ils trempent dans la soupe et
      beaucoup se plaignent. En fait ils consomment et ne s’impliquent pas. Il faut aussi faire une distinction entre les votes blancs et nuls et les abstentionnistes, les premiers s’impliquent eux.

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