Pénurie d’eau, pluie et sècheresse… Mauvaise gestion ?

D’air et d’eau… (Episode 2)


4/09/17


La suite de la chronique sur L’Air et l’Eau, rédigée par Daniel de Paz, passionné de voile et d’aviation. Parce que l’air et l’eau sont constitutifs de la vie, en général, et du Bassin en particulier…

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Michel Lenoir, Directeur de Publication


L’Eau, La Pluie, La Sècheresse…


Climatiseur régional

eau nuage ile viala Cet été alors que le sud de la France était accablé de canicule et de sècheresse, je profitais de la climatisation de toute une région. La «Cote d’Armor» autrefois dénommée «Cotes du Nord» gratifiait ses habitants de fraicheur et d’humidité. Il tombait des cordes, la température ne dépassait pas 16°C au pic de chaleur de la journée et un vent frais rafraichissait le tout. Bonheur de la climatisation naturelle générale ! Le tout à quelques centaines de kilomètres de l’enfer du Midi.


Je me plaisais à imaginer faire tourner les nombreuses éoliennes de notre pays pour envoyer tout cet air frais vers les régions touchées par la canicule. Et même de renvoyer vers les zones en manque de pluie l’excédent reçu par les zones trop arrosées.

La presse et la préfecture nous ont alarmé sur la « sècheresse » et la « pénurie » d’eau dont souffrirait notre pays cette année.

Diantre !


Sècheresse

Comment oser parler de sècheresse pour un  pays baigné de tous côtés par la mer, traversé par quatre grands fleuves et dont la pluviométrie moyenne est de 600 millimètres d’eau. Avec 600 litres de pluie annuelle par mètres carré chaque année pour un pays dont la surface est de 551 255 km2 soit en mètres carrés …. (Je vous laisse faire le calcul cela sera votre devoir de rentrée), cela fait beaucoup d’eau que le ciel a la bonté de nous envoyer avec régularité.

La quantité d’eau de pluie reçue annuellement par notre pays est de quelques 330 milliards de m3. Dans le même temps la totalité de l’eau consommée en France tant pour les besoins humains que ceux des industries et de l’irrigation agricole est de 7 milliards de m3 annuel. Cette consommation n’est donc qu’environ 2 % de la pluie reçue. Même en tenant compte des pertes d’eau par les fuites du réseau de distribution lesquelles sont estimées à près de 50 % on voit que la pluie arrose très généreusement notre pays. Nous ne manquons pas d’eau et le ciel nous envoie chaque année largement de quoi satisfaire tous nos besoins en eau.

Au fait combien consommons-nous d’eau chaque année ? Plus exactement quelle quantité d’eau détruisons-nous chaque année pour nos besoins ? Réponse : Zéro


Consommation d’eau et restitution

eau nuages usineNous utilisons l’eau, nous la polluons un peu ou beaucoup, mais nous ne la détruisons pas.

Mieux, chaque individu produit lors de la digestion de la nourriture absorbée près de 1/3 de litre d’eau chaque jour. Cela correspond à plus de 9 millions de m3 chaque année fabriqués par les habitants de notre pays. A quoi il convient d’ajouter l’eau produite par la digestion de nos animaux domestiques et le fonctionnement de nos moteurs à explosion. N’oublions pas, la combustion des carburants hydrocarbures produit des composés de carbone (mono et dioxyde de carbone),et…. de l’eau. Cette eau s’ajoute à celle que le ciel nous envoie.


Chaque goutte d’eau que nous utilisons qu’il s’agisse d’eau pour les besoins domestiques (la douche, la boisson ou la cuisine), d’eau pour l’industrie ou pour l’agriculture, chacune de ces gouttes d’eau revient dans la nature, le sol et les cours d’eau pour la partie liquide, l’atmosphère pour la partie vaporisée par l’industrie ou l’eau que nos poumons rejettent. Cette eau rejetée est plus ou moins  polluée mais c’est toujours de l’eau utilisable.

C’est bien ce qui est réalisé dans la Station Spatiale Internationale (l’ISS) où toute l’eau même sous forme de vapeur, même l’urine, est collectée et traitée pour être réutilisée.


Les nappes

En grande partie, nous utilisons de l’eau prélevée dans les nappes souterraines à plus ou moins grande profondeur. Ces eaux présentent l’avantage de ne nécessiter que des traitements de potabilisation modérés. Pour bien des usages ces traitements ne sont pas toujours indispensables. Est-il nécessaire d’alimenter les chasses d’eaux des WC avec de l’eau potable ?

Ces nappes souterraines sont de constitution lente et nous ignorons en grand partie la vitesse de leur constitution ou reconstitution. Prélever l’eau des nappes c’est pomper dans un ressource à la régénération incertaine.


Certains s’en inquiètent. Un responsable du réseau d’eau d’une ville du nord de la France faisait part de sa légitime préoccupation en la matière et indiquait les mesures compensatoires qu’il appliquait. Pompant l’eau du réseau public dans la nappe locale il prélevait une quantité équivalente en rivière pour après traitement l’injecter dans la nappe.

Opération digne du sapeur Camembert qui bouchait un trou avec la terre d’un trou qu’il creusait à côté.

Pourquoi tout simplement ne pas utiliser la seule eau de la rivière et y rejeter les eaux usées après les avoir régénérées ?


La suite prochainement …


Daniel de Paz / Photos  Clément Viala


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