Vins : Focus sur l’Alsace, berceau de Noël
Vous allez déguster, avec Aurélie Lombange : Les vins d’Alsace et le foie gras à votre table !
20/12/18
Pour InfoBassin, Aurélie Lombange (Experte en vin et constitution de cave), nous présente des accords mets et vin, parfois inattendus. Une chronique à consommer sans modération…
Michel Lenoir, Directeur de Publication
L’Alsace, berceau emblématique des fêtes de Noël à plus d’un titre.
Au delà de la tragédie de l’attentat du Marché de Noel de Strasbourg, la période de Noel en Alsace ne se résume pas qu’à ce seul événement.
En cette période de fêtes de fin d’année, voici un petit rappel de ce qui a fait le succès de cette région et notamment ses traditions culinaires.
Etant très marquée par la double culture ( franco allemande), l’Alsace a changé de nationalité pas moins de six fois, ce qui a fondé et ancré son histoire. L’Alsace regorge de secrets et de traditions de Noël qui font plus d’un envieux !
Des épices qui ravissent le nez…
Un délicieux parfum d’épices douces, de cannelle, d’anis, de muscade flotte dans l’air alsacien. Le pain d’épices reste le plus emblématique des biscuits de Noël. A base de miel, il se décline sous l’aspect d’un petit bonhomme décoré.
Le bredele, ces petits gâteaux découpés à l’empote pièce, font le bonheur des petits et des grands tant de variantes de ces petits gâteaux existent !
Le choix est difficile entre les butterbredele, au beurre, les schowebredele aux amandes, les sprtizbredele au zeste de citron et les springgerle à l’anis.
On retrouve ces biscuits sur les stands des magnifiques marchés de Noël, une tradition alsacienne datant de plus de 500 ans et qui perdure ainsi en répandant chaque année, la magie de Noël dans les foyers et dans les villes alsaciennes.
Le sapin de Noël est alsacien !
C’est très exactement à Sélestat, qu’est conservé précieusement la plus ancienne mention connue au monde qui se rapporte à la tradition de Noël. C’est une inscription datée du 21 décembre 1521, qui fait état d’une dépense de 4 schillings pour la rémunération des gardes qui surveillaient les arbres (sapins) de la forêt communale.
A la base, les sapins étaient ornés de pommes (faisant référence à Adam et Eve) puis d’hosties. Les décorations ont évolué, depuis on y met des bougies, des confiseries, des boules de verres et des guirlandes.
La couronne de l’avent, la célébration de Saint-Nicolas sont également des traditions respectées en Alsace.
Le foie gras, invention alsacienne (Désolé…)
Saviez-vous que l’Alsace et le Sud Ouest rivalisent sur la paternité du foie gras ?
D’après l’histoire, il semble bien que le foie gras soit effectivement une invention alsacienne. Bien qu’à la base, cette technique date de l’Egypte ancienne (comme en atteste les fresques exposées au Musée du Louvre), la pratique a été par la suite transmise aux grecs puis aux romains.
Mais c’est à la fin du 18 ème siècle, que l’histoire du foie gras va être intimement liée à l’Alsace.
Jean-Pierre Clause, cuisinier du Maréchal de Contades, gouverneur militaire d’Alsace, propose en 1778 aux convives du Maréchal de Contades (un fin gastronome) une croûte en forme de petit tonneau farci au foie gras agrémenté de lard et de veau hâché. La pépite culinaire sera envoyée au Roi Louis XVI.
Le pâté de foie gras à la Contade deviendra alors de le pâté de foie gras de Strasbourg !
L’oie, reine de la table alsacienne
L’oie est la pièce maitresse d’un repas traditionnel de Noël alsacien.
En effet, l’oie est cuisinée également en plat principal, le Ganzeltopf – potée d’oie – mitonnée au four avec des légumes de saison.
Suivra le service du Minschterkas – fromage Munster au cumin.
Le dessert est également copieux, la bûche de Noël est généralement servie avec un accompagnement d’oeufs en neige et de fruits frais ou l’indétronable Kouglof à l’anis et à la cannelle.
Et le vin dans tout ça ?
L’Alsace produit des vins d’une grande qualité, avec une palette aromatique assez diversifiée, et il est vraiment difficile de se cantonner à un seul vin !
L’Alsace est une région très ensoleillée, ayant un des taux de précipitations le plus faible de France, grâce à la protection des Vosges !
La plupart des vins français indiquent sur leurs étiquettes, le nom du producteur, la région viticole, l’appellation, mais en Alsace, on indique le nom du producteur et le cépage ( cela vient de la culture allemande).
En Alsace, il y a 7 cépages primaires – 6 blancs et 1 rouge ( dont 4 cépages nobles qui servent uniquement à la production des grands crus) : Le riesling, le gewurztraminer, le pinot gris, le muscat à petit grains blancs, le pinot blanc, le muscat ottonel et le pinot noir pour le rouge
il y a également 4 cépages secondaires ( chardonnay, chasselas, Klevener et Auxerrois blanc).
Le bonheur d’un bon Gewurztraminer
Aujourd’hui, focus sur le Gewurztraminer, je dois le dire, un de mes vins préférés !
« Gewurztraminer » ne prend pas de tréma sur le « u » en France. Le mot allemand « gewürz » signifie « épices »
Cela convient totalement à la puissance aromatique de ce cépage, caractérisé par des arômes délicats de litchi, de rose et d’épices douces.
Généralement, ce cépage, offre des vins charpentés, onctueux, présentant une acidité moyenne voire faible, et sont généreux en alcool. Il produit également un des meilleurs vins en vendanges tardives, il exprime ainsi des arômes de fruits exotiques, de miel.
Des pistes à explorer pour vos fêtes de fin d’année…
Très belle dégustation !
(A consommer avec modération…)
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Aurélie Lombange, Chroniqueuse InfoBassin
Illustration Bredele copie ecran bredele.alsace. Un site à consulter…
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