Chronique voyante et fatigue informationnelle

Humour satirique: 2025 chasse 2024 (et c’est tant mieux….)


Par Alain Mouginet, écrivain, ancien éditeur, demeurant sur le Bassin.



7/01/25


Je ne sais pas vous, mais moi cette année 2024 m’a épuisé. En cause la « fatigue informationnelle », nouveau concept traduisant l’anxiété face à un flot d’informations angoissantes. J’avais déjà clôturé 2023 le moral dans les chaussettes, et ce malgré la nature résolument optimiste de celui qui, tombant du trentième étage d’un immeuble, pense à mi-parcours « jusque-là tout va bien ! ».


Quel avenir !

Entre les guerres, drames humanitaires, crises climatiques, faillite politique de nos élites, réélection de l’agité du bocal États-Uniens, la coupe est pleine. Que nous réservent les mois qui viennent, je n’ose l’imaginer. Reste donc à confier notre avenir à Dieu… Oui mais lequel ?


Là aussi nous sommes en pleine confusion. Chaque chapelle se prétend seule dépositaire de la Parole divine, fustige à l’envi ses concurrents en les considérant comme des apostats et semble prête à en découdre afin d’imposer ses idées… tout en prônant, la main sur le cœur un œcuménisme de bon ton…


Désormais, sous prétexte de bien-être animal, aucun haruspice ne se risquerait à prédire l’avenir en tripatouillant dans les entrailles d’un malheureux gallinacé. Alors, qui pour nous éclairer dans ce brouillard ambiant ? Rassurez-vous, veinards lecteurs, je vous livre la réponse : Baba Vanga, l’oracle légendaire, la Nostradamus des Balkans !


En attendant la fin du monde….

Cette brave femme bulgare, née en 1911, aveugle depuis l’enfance, était célèbre pour ses visions prophétiques. Nombre de chefs d’états et « Grands » de ce monde sont venus la consulter. Depuis sa mort en 1996, elle est devenue la figure de prou de la divination et des théories conspirationnistes. Son évocation de notre futur fait froid dans le dos ; elle avait prévu, pour chaque année, les évènements susceptibles de nous atteindre, et ce jusqu’en… 5079.

Pourquoi précisément cette date ? Parce que ce sera la fin du monde pardi !



Quelques prévisions…

D’ici là, attendez-vous à une litanie de malheurs, à côté desquels les grandes épidémies de peste du moyen-âge feront pâle figure. Dès 2025, la population du continent européen sera décimée par une guerre dévastatrice. Les quelques survivants seront eux balayés par des inondations massives et, si d’aventure il reste encore des habitants, ils ne manqueront pas d’être engloutis par le réveil brutal de volcans endormis. Ce qui n’empêchera pas d’ailleurs l’homme de conquérir la planète Vénus quelques années plus tard.


Ensuite vous aurez droit à une gouvernance musulmane de l’Europe – où il ne devrait plus rester grand monde – remplacée enfin par une dictature communiste qui dirigera la terre. Après avoir conquis leur planète, nous entrerons en guerre avec les martiens.

Enfin, après d’autres joyeusetés, sonnera l’heure fatidique du clap de fin!


Bon, vous êtes prévenus ; vous avez désormais tous les atouts en main pour aborder sereinement, et avec détermination, ce futur apocalyptique. Cela dit, Caton l’Ancien – qui n’était pas n’importe qui – commentait ainsi les arts divinatoires : « Deux haruspices ne peuvent pas se regarder sans rire ».

C’était voilà plus de deux mille ans, donc restez zen, tout n’est pas perdu !

Par contre, une question me taraude : comment un homme intelligent et cultivé, assumant la plus haute fonction de l’État, pouvait-il avoir recours à l’astrologie pour prendre certaines décisions ? Comme ce fut le cas avec un de nos présidents élu en 1981, dont je tairai le nom par discrétion…


Remerciements…

Que tout ceci ne vous empêche pas de passer une excellente année, en compagnie bien sûr d’InfoBassin ! J’en profite d’ailleurs pour remercier les personnes qui ont la bonté de me lire en m’apportant quelques sympathiques encouragements.

Mention spéciale par contre à ce lecteur assidu de ma prose – qui se reconnaîtra – et dont les commentaires sont loin d’être bienveillants. Je n’attends pas, bien sûr, une adhésion sans critique, à condition toutefois que cette dernière reste dans les limites de la courtoisie. Ainsi donc, la lecture de mes chroniques le faisant « gerber », puis-je lui suggérer, soit de ne plus me lire, soit de prendre auparavant un cachet anti-vomitif, je ne voudrais pas être la cause de la détérioration de sa santé.

Bonne année à toutes et à tous, quand même!



Alain Mouginet


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