Groupes « Ma Ville »: quand un media laisse les clés à des mairies pour les élections…

Carnets de campagne(s): Quand la communauté FB « Ma Ville » de l’agence de com Be Medias, passe aux mains des mairies 


3/12/25


Faites-vous toujours la différence lors de la publication d’un media entre communication et information ?

Normalement, quand c’est de la com (ou de la pub, c’est pareil), c’est annoncé (avec une typographie différente ou un avis « Publi-reportage » ou « article publi-rédactionnel » afin de ne pas prendre le lecteur en défaut.


Info ou intox ? Quand Be Medias brouillent les frontières du débat public…

Ainsi, l’agence de com Be Medias / Atlantic TV, créateur et gestionnaire des groupes FaceBook/Meta «Ma ville » , mélange-t-elle allègrement les genres en permettant à des villes du Bassin (Salles, Audenge,…) d’être modérateur sur des groupes dans leur commune respective.



Il est clair qu’en cette période pré-électorale, contrôler un groupe FB « apolitique » pour une commune est un avantage indéniable par rapport aux autres listes se positionnant pour les élections, mais légalement très discutable.


Le beurre et la crémière…

D’un autre coté, Be Medias produit aussi des vidéos promotionnelles pour des listes qui se présentent aux élections municipales contre les maires sortants dans d’autres communes… Pourquoi pas?

Oui, pourquoi pas, mais à condition que les internautes en soient clairement informés.


Une alarme sur notre groupe « Info Elections Bassin »


La  modération co-gérée, n’a pas été très appréciée, comme le montre ce post sur notre nouveau groupe FB « Info Elections Bassin ».
(Notre espace d’échange permet à toutes les listes et à tous les citoyens de s’exprimer librement sur les projets des uns et des autres dans le respect d’autrui et du débat démocratiqueVous pouvez le découvrir ici.)




Les ruptures avec les règles de la CNCCFP 

La CNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques) est l’autorité chargée de contrôler si un candidat a bénéficié, directement ou indirectement, de moyens publics pendant la campagne.

Elle pose une seule question :

« Un moyen public a-t-il été utilisé, même indirectement, pour favoriser le maire sortant dans le débat public ? »



La CNCCFP pourrait donc être amenée à mettre son nez dans cette affaire, pour plusieurs motifs: 

L’utilisation de moyens matériels ou humains publics

Le groupe « XXXXX Ma Ville », administré ou modéré par la mairie, même ponctuellement, cela constitue un moyen public utilisé dans un espace pouvant influencer le débat électoral, et donc potentiellement un avantage en nature pour le ou la maire sortante.


Le groupe présenté comme citoyen

Il est notifié comme étant géré par une collectivité. Il existe alors un risque de requalification comme un support institutionnel. Dans ce cas, toute communication laissant apparaître l’action de la majorité sortante peut être considérée comme une promotion électorale financée par la collectivité, ce qui est strictement interdit.


La suppression de messages contribue à orienter le débat public,

La suppression de messages par le modérateur revient à une communication maîtrisée au bénéfice du sortant. Le problème ne vient pas de l’acte de modération en soi, mais de l’identité réelle du modérateur et de la nature du groupe.


-La frontière entre communications institutionnelle et électorale

Pendant les 6 mois précédant une élection, la communication d’une collectivité doit être strictement informative, neutre politiquement, sans mise en avant personnelle de l’élu sortant.



Groupes citoyens sous contrôle : la démocratie sous la coupe de la com institutionnelle

Si un groupe co-administré par la mairie supprime des publications critiques, relaie des informations municipales ou contrôle la discussion publique, cela peut être assimilé à un usage détourné de moyens publics, destiné à protéger ou valoriser la majorité en place, donc un avantage électoral non déclaré.

Dans des cas comparables (communes de 5 000 à 15 000 habitants), la CNCCFP a déjà considéré que « la gestion par la collectivité d’un espace de discussion présenté comme citoyen a constitué un avantage en nature non déclaré, au bénéfice du maire sortant ».

La conséquence : rejet ou réformation du compte de campagne, et possible annulation de l’élection


 

Communication ou manipulation ? Les groupes d’un réseau social au service des maires sortants…

On voit donc que les maires des communes prenant les rênes d’un groupe FB citoyen risquent gros.

Tant auprès des habitants de leur commune, en matière de réputation du libre débat démocratique, qu’auprès de la CNCCFP.



Du coté de « Ma ville »  et de Meta / Facebook…

Permettre à une collectivité de co-modérer un groupe FB « citoyen » est un démarche moralement discutable.

D’ailleurs, le règlement de FB précise que « Meta autorise les créateurs à collaborer avec des marques ou des prospects, mais exige que ces contenus soient clairement identifiés comme sponsorisés. »

Ce qui n’est pas le cas dans cette affaire.

A l’heure où l’intelligence artificielle rend toutes les intox possibles, en rajouter avec de telles pratiques  au niveau local, devra inciter le lecteur à être de plus en plus vigilant sur ce qu’il lit sur les réseaux sociaux…

A suivre.


  Michel Lenoir, Directeur de publication 


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Rien ne vaut "le Vivant"

3 décembre 2025

ON sent bien que l’utilisation des médias est une des préoccupations majeures des équipes candidates et le contrôle et la modération qu’elles tentent d’exercer montrent que « tous les coups sont permis ».

Alors plutôt que de s’épancher ou donner « son ressenti » sur FCB ou autre réseau social, ne vaut il pas mieux « taper la discute » avec ses voisins, assister à certains conseils municipaux ou réunions préélectorales, échanger de vive voix et surtout, continuer à lire INFOBASSIN.COM !!!

Michel VINCENT

Excellent article

3 décembre 2025

Cet éclairage est important car la législation électorale est peu connue du public votant.

Gilou

echanges

3 décembre 2025

les débats sont nécessaire pour faire avancer l’opinion. Nous ne sommes pas des moutons mais des êtres

dotés d’intelligence, de réflexions, d’analyses. Laissez nous juger par nous même, avec nos défauts, nos qualités et notre vécu. C’est ce qu’on appelle une démocratie.

rey christine

Les modérateurs sont de retours .....et portent mal leur nom

3 décembre 2025

Avoir un débat avec une ou des personnes à l’opposé de vos idées est bon pour le cerveau. Cela fait réfléchir, comprendre l’autre !

Les « modérateurs » n’aiment pas la réflexion, ils aiment les moutons payés par les moutons.

Vive les débats avec des personnes qui ont des vues différentes, il en ressort toujours quelque chose. Alors que des débats avec des personnes qui pensent pareils, il en ressort rien.

By by les « modérateurs », vive les débats

Laurent

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