Arès : Bientôt célèbre jusqu’au Japon…

Migrants à Arès : Un accueil qui divise…


10/10/16


Au cœur du Bassin d’Arcachon, une bourgade paisible, loin des tumultes des peopleries d’Arcachon ou du Cap ferret, plutôt connu pour sa fête de l’huitre et ses animations axées vers la nature environnante. Un village de bientôt 6000 habitants, comme d’autres villes du Bassin, heureux de vivre entre mer et foret, avec ses petites querelles de clocher droite-gauche, comme partout en France.


Un coup de tonnerre

Et puis, comme un coup de tonnerre dans le ciel bleu de l’été indien, le préfet de Gironde annonce la venue possible à Arès de 50 migrants pour désengorger Calais où plus de 10.000 d’entre eux se pressent pour passer en Angleterre. Il s’agirait de les loger dans le centre de vacances EDF, entre le port ostréicole et la plage centrale, jusqu’en mars, date à laquelle les membres du CE reprendront leurs droits.


Le conseil municipal vote contre la venue des migrants

Le maire Jean-Guy Perrière (DVD) décide alors de réunir son conseil municipal pour requérir son avis sur la venue de ces migrants. Les habitants viennent nombreux pour y assister. Beaucoup restent à l’extérieur, faute de place. Résultat du vote : La majorité est contre, l’opposition favorable à leur accueil. Mais le conseil aura été houleux (voir notre article avec la vidéo du conseil).


Une ville partagée

A partir de là, les Arèsiens se divisent. Les commentaires sur notre site en témoignent. Des pétitions favorable et défavorable à la venue des migrants sont lancées. Et chaque camp s’organise …

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Favorables à l’accueil

Samedi 1/10 : Les Arésien(ne)s favorables aux migrants ont choisi la formule rassemblement-gouter avec forum-débat sur l’esplanade Dartiguelongue.

Près de 200 personnes sont réunies à l’initiative de Catherine Vignerte conseillère municipale d’opposition, pour se retrouver, réunir et organiser les bonnes volontés, aider à l’accueil des migrants, et expliquer comment l’accueil a pu avoir lieu dans d’autres centres.

Une lettre a aussi été envoyée au préfet pour l’assurer de leur aide.


Défavorables à l’accueil

ares-anti-migrantsSamedi 8/10 : Les Arésien(ne)s défavorables à la venue des migrants ont préféré la version rassemblement-défilé-regroupement. Ils sont environ 300 à se retrouver devant l’office du tourisme avant de prendre le départ pour un défilé dans les rues de la ville, encadrés par deux voitures de gendarmerie. Le cortège s’est arrêté et rassemblé devant l’OvniPort où le leader de la manifestation a remercié les participants et indiqué que « le Préfet prendrait une décision vers le 15 octobre, et qu’il n’y avait pas d’autres informations pour le moment » .

Quelques personnes interviewées ont rappelé leurs craintes et critiqué le manque d’information de la part de la Préfecture. D’autres, concernant le rassemblement du samedi 1/10, au même endroit, ont évoqué une « récupération politique par les conseillers de l’opposition ».

Un reproche qu’on ne peut certes pas adresser aux anti-migrants puisque le document distribué dans les boites aux lettres annonçant la manifestation, était anonyme, les personnes guidant le défilé, se présentant comme de « simples Arèsien(ne)s » également.

Sous couvert d’anonymat aussi, des tracts invitants au boycott de notre confrère La Dépêche du Bassin, ont été diffusés par des Arèsiens « ne supportant plus les insultes de ces prétendus intellectuels prétentieux donneurs de leçons »… 


Une décision incertaine … comme au Pays Basque ?

Selon nos confrères de Sud Ouest, la venue de 75 personnes en provenance de Calais dans un centre de vacances propriété de La Poste, à Urrugne dans le Pays Basque, n’aura pas lieu, faute de budgets suffisants. SO précise « L’Etat, via le ministère de l’Intérieur, ne semble plus disposé à apporter les 32 euros par jour et par personne qu’il avait validés dans la région ».

Les mauvaises langues rajoutent que l’affaire est également explosive, au propre comme au figuré, et que le Préfet dans ces conditions, aura préféré s’abstenir.


Arès, bientôt célèbre, jusqu’au Japon…

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Hideki Aota

Pour l’anecdote, on signale que la renommée d’Arès atteindra sous peu le Japon, non pas pour l’Ovnidrome, mais pour la venue des migrants et la décision du conseil municipal extraordinaire, filmé par InfoBassin et repris par les medias nationaux.

Car Hideki Aota, Chef de Bureau parisien de l’Asahi Shimbum (littéralement le Journal du Soleil-Levant, 2ème quotidien japonais tirant à 8 millions d’exemplaires), accompagné d’une journaliste, se sont déplacés depuis la capitale, pour couvrir cette affaire, prendre des notes (et la température), et interviewer les acteurs, favorables et défavorables à l’accueil des migrants de Calais.

C’est un coup de zoom inattendu pour le Bassin d’Arcachon, effet collatéral pour notre joli coin de France, ses villages ostréicoles, sa nature, son climat, aux portes de Bordeaux et de ses grands crus classés, que les Japonais vont donc découvrir… sous un autre angle.


portrait MichelMichel Lenoir


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