L’air et l’eau : 2 éléments clés du Bassin… et de la vie (Ep 1)

14/05/17


D’air et d’eau… (Episode 1)


Nous démarrons aujourd’hui une nouvelle rubrique mensuelle sur L’Air et l’Eau, rédigé par Daniel de Paz, passionné de voile et d’aviation. Parce que l’air et l’eau sont constitutifs de la vie, en général, et du Bassin en particulier…

Cette rubrique est contributive. Vous pouvez laisser vos commentaires en bas d’article ou nous écrire sur info@infobassin.com

Michel Lenoir, Directeur de Publication


L’air et l’eau sont mes deux passions. L’air pour l’aéronautique, si présente autour de nous et si importante pour l’économie de notre pays et celle de notre région. L’eau pour la mer, la plage, la baignade, et la navigation. L’océan Atlantique qui nous gratifie de nos longues plages de sable blanc. Notre Bassin d’Arcachon étendue d’eau paisible et vivante qui chaque jour va faire un tour au large puis revient baigner nos rivages.


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Photo C. Viala


L’eau nourrit notre économie

L’eau si présente aussi dans notre économie. La France possède la deuxième plus importante zone maritime du monde même si nous ne l’exploitons pas encore comme nous devrions. Notre pays est également le premier constructeur mondial de bateaux de plaisance.

Notre Bassin d’Arcachon abrite plusieurs constructeurs de bateaux de plaisance, des très gros et très luxueux à La Teste chez Couach, des plus modeste chez d’autres constructeurs dont certains sont plus que centenaires.



Ce que recherche la NASA, et l’Agence Spatiale Européenne dans l’espace ? De l’eau…

Un journaliste avait demandé à un expert de la NASA qu’elle était la richesse la plus précieuse qu’on pouvait espérer trouver lors de nos explorations spatiales ? De l’or ou des métaux précieux ? Des métaux ou des terres rares  indispensables à l’industrie électronique ? De nouveaux matériaux ayant des propriétés supérieures ? Rien de tout cela fut la réponse. Ce que nous recherchons de plus précieux dans nos explorations spatiales c’est l’eau.

Sans eau pas de vie. Pas de possibilité de ravitaillement pour le voyage retour d’une planète lointaine. Et donc pas de voyage interplanétaire pour l’être humain.


Les atouts du Bassin ? Un air pur et la mer…

Nous avons la chance autour du Bassin d’Arcachon d’avoir un air pur. Il arrive de l’Atlantique. Il se parfume avec les effluves des pins. Il est sain et agréable à respirer. Nous ne manquons pas d’eau. L’eau sauvage de l’Atlantique, celle plus calme du Bassin, celle paisibles des lacs et même celle de quelques cours d’eau.

Ici l’eau nous entoure. Nous cerne parfois. L’océan est notre frontière ouest et ne s’apprivoise pas facilement. Le Bassin d’Arcachon met la mer à nos pieds et parfois à nos portes si le vent associé à un fort coefficient de marée pousse l’eau de l’Océan sur nos côtes.

On pourrait s’en plaindre. Ce serait oublier tout ce que peut nous apporter l’Océan.


Ce que peut nous apporter l’Océan

Vendredi 31 mars 2017 une très intéressante émission de Thalassa sur France3  a ouvert quelques fenêtres sur ce que peut nous apporter la mer.

En Italie à Noli prés de Gènes, on cultive des plantes terrestres sous la mer. Des dômes de plastique transparents d’environ 2 mètres de diamètre ont été amarrés sur le fond et flottent sous 7 mètres d’eau. De l’air est emprisonné sous le dôme et des plantes ont été semées dans un petit canal rempli de terre à l’intérieur de ce dôme. L’eau de mer fait office de plancher.


La lumière de la surface apporte la lumière indispensable à la photosynthèse des plantes. Par effet de serre, le dôme provoque l’évaporation de l’eau de mer sous le dôme et cette vapeur se recondense sur les parois froides du dôme. Cette condensation apporte l’eau douce nécessaire aux plantes. Enfin l’activité de photosynthèse absorbe le CO2 et relâche de l’oxygène ce qui maintient une atmosphère correcte d’air sous le dôme.

Les plantes bénéficient donc de la lumière pour la photosynthèse, de l’eau douce obtenue par condensation de l’eau de mer et d’une température quasi constante régulée par l’inertie de l’eau de mer. Elles sont à l’abri des parasites terrestres habituels.


Le résultat observé à Noli est que les plantes ainsi cultivées poussent plus vite et sont en meilleure santé. Les essais en cours se sont limités à diverses petites plantes aromatiques, persil et autres. Il apparait que les gouts et les aromes y sont davantage concentrés que sur celles cultivées sur terre en surface. Cette expérimentation est donc très prometteuse.


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Photo C. Viala


Et sur le Bassin ?

Nous avons ici sur le Bassin d’’Arcachon déjà expérimenté le vieillissement du vin en bouteilles posées au fond de la mer. Nous allons peut-être bientôt cultiver nos salades et nos condiments sous des dômes amarrés sur le fond du Bassin d’Arcachon. Le bercement des allers-retours de la marée apportera sans doute de nouvelles qualités surprenantes.

Nos ostréiculteurs devront-ils bientôt troquer leurs patins et leurs bottes pour des combinaisons de plongée ?


Les arénicoles : une aide spectaculaire à la transplantation d’organes

Sous nos pieds, dans le sable de la plage vivent des petits vers, les arénicoles. On en suppose la présence par les petits tortillons de sable qu’ils rejettent en surface du sable à marée basse. Pour voir ces vers arénicoles il faut creuser le sable et faire vite car ils n’aiment pas être vus au jour. On les utilise souvent comme appât sur nos lignes de pèche.


En Bretagne nord, une entreprise (HEMARINA à Morlaix) en a fait une activité nouvelle en plein développement. Cette arénicole possède en effet une qualité étonnante. L’hémoglobine de son sang stocke 50 fois plus d’oxygène que l’hémoglobine du sang humain. L’entreprise bretonne élève donc dans ses laboratoires des arénicoles pour en récupérer le sang.

Ce sang est déjà utilisé pour accompagner les organes prélevés destinés à une transplantation. L’importante quantité d’oxygène stockée dans les cellules du sang de ce petit vers permet de maintenir en vie l’organe durant son transport.

On  améliore ainsi de façon spectaculaire les réussites de transplantation d’organe. De caractère « donneur universel », le sang séché des arénicoles sert également de base pour recomposer des poches de sang destiné à des transfusions.


La prochaine fois que vous verrez sur la plage un petit tortillon de sable, pensez-y. A défaut de vous avoir permis, accroché à l’hameçon, d’avoir pu pécher votre poisson du jour, ce petit vers vous sauvera peut-être un  jour la vie grâce aux propriétés de son sang..


Daniel de Paz / Photos  Clément Viala


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