21 Juin : Le solstice d’été… et son influence!
Les solstices (d’été et d’hiver): Des moments forts qui rythment depuis toujours la vie des hommes.
19/06/25
Pourquoi un solstice ?
Au niveau scientifique, c’est un phénomène astronomique semestriel qui marque le passage des saisons. Les solstices sont les deux moments de l’année où le soleil atteint ses positions les plus méridionales et septentrionales par rapport au plan de l’équateur terrestre.
Le solstice d’été est le jour le plus long de l’année tandis que le solstice d’hiver est le jour le plus court de l’année (ou la nuit la plus longue). Mais les solstices ne tombent pas forcément à la même date, allant par exemple du 19 au 24 juin pour celui d’été.
Pour comprendre ce phénomène, il faut s’attarder sur le travail de Milutin Milankovitch un géophysicien et climatologue serbe du siècle dernier. Ce savant a mis en lumière trois éléments expliquant pourquoi il y avait un cycle de saison, pourquoi les solstices n’étaient pas forcément à la même date tous les ans, et pourquoi la terre subit régulièrement des glaciations. Ses principes sont énoncés et étudiés sous le nom de “paramètres de Milankovitch.”
L’influence de l’oblicité de la Terre
Le premier de ces paramètres est l’oblicité de la terre, qui tourne certes sur elle-même, mais aussi autour du soleil, avec un axe de rotation de 23°26. Mais cet axe n’est pas perpendiculaire par rapport à l’orbite, et c’est précisément cette inclinaison qui est à ´origine des variations de durée des jours et des nuits et des changements de saisons.
Au fil du temps, l’oblicité de la terre oscille entre 21°9 et 24°5. Ces chiffres peuvent paraître très proches, aux yeux des non scientifiques, mais ils ont en fait une grande importance, et représentent de nombreuses différences au niveau climatique.
L’excentricité de la Terre
Le deuxième paramètre de Milankovitch concerne l’excentricité de la terre, dont la rotation autour du soleil passe du cercle parfait à une ellipse, qui explique, par exemple, que les étés puissent être plus ou moins longs ou plus ou moins chauds. Plus la terre est éloignée du soleil, moins il fait chaud, cela tombe sous le sens…
Enfin, le troisième paramètre, un peu plus complexe s’attarde sur ce que les scientifiques nomment “la précession des équinoxes”. En fait, derrière le mot savant de “précession” se cache un concept très simple : c’est le changement très lent de l’axe de rotation de la Terre, changeant ainsi le rythme des saisons, qu’on appelle année tropique, qui explique également les années bissextiles. Il pourrait être matérialisable par une toupie qui tourne, et dont le sommet décrit une légère ellipse.
Ces principes d’éloignement et de rapprochement du soleil expliquent pourquoi les solstices ne sont pas toujours à la même date.
De tous temps, la célébration du soleil
Depuis des temps immémoriaux, les solstices sont fêtés par toutes sortes de civilisation. Les origines semblent extrêmement lointaines, bien avant les Celtes, voire du néolithique, et notamment dans des traditions dites maintenant “païennes”, alors qu’elles devaient, elles aussi, répondre à des rites de quelques divinités oubliées. D’une manière générale, on peut affirmer que c’était avant tout la célébration du soleil et de la lumière, et le souhait d’abondance et de bonnes récoltes. Nous savons déjà que les architectures mégalithiques de Stonehenge, des pyramides ou des temples égyptiens, aztèques ou mayas, sont souvent orientés en fonction des premiers rayons du soleil du solstice d’été, chargés d’éclairer telle partie, en y apportant la Lumière.
Les feux de la Saint Jean
Chez les Templiers, la fête pouvait durer toute la journée pour se clôturer, à la tombée de la nuit, par un grand feu. Cette tradition est encore très populaire, et un nombre incalculable de villes et de villages dans le monde la respecte.
Exemple, le feu de la Saint-Jean de la ville d’Arès : plus de 400 palettes y sont brûlées, mêlées à des branches de pins, résineuses, pleines de sève, et on peut le voir de tout le pourtour du Bassin.
Ce feu de la saint Jean a même été codifié : il ne s’agissait pas d’amasser des branches, mais de construire une sorte de pyramide tronquée, en empilant savamment des rondins de bois.
Une tradition brulante…
La tradition veut que, quand il ne reste que les braises, on saute au-dessus du feu. Les amoureux le font pour préserver leur amour…
Mais il est aussi dit que si l’on jette une pièce dedans et qu’on la retrouve dans les cendres, la prospérité sera assurée toute l’année.
Les cendres sont conservées pour protéger de la foudre, et servir d’engrais : l’adage populaire ne disant pas : “Les herbes de Saint-Jean gardent leurs vertus tout l’an” bénéficiant de la double influence du soleil et de la lune.
Le solstice d’hiver
Déjà dans l’Antiquité, le solstice d’hiver était fêté. Il correspondait à la fin des Saturnales, la fête la plus ancienne et la plus importante de Rome, qui durait une semaine, et au cours de laquelle on s’offrait déjà du gui.
C’était aussi, plus tard, la célébration de “Sol Invictus”, signifiant Soleil Invaincu, une autre divinité romaine, inspirée par le culte d’Apollon et du dieu Mithra. Sa fête, fixée au 25 décembre, qui s’appelait : “Le jour de la naissance du soleil”, a remplacé les Saturnales, puis, après la christianisation de l’Empire romain, ce jour fut fixé pour célébrer la naissance de Jésus : Sol Invictus disparu définitivement, et le 25 décembre est alors devenu une fête chrétienne vers 340.
L’origine de la Bûche de Noël (entre la Terre et le ciel)
Pour le solstice d’hiver, le feu a également été codifié. D’abord, il était coutume de garder un tison de la saint Jean d’été pour allumer le feu : Il s’agissait de faire brûler une bûche (symbolisée maintenant par la bûche que nous dégustons à Noël) généralement coupée en été, et que l’on avait pris de temps de bien faire sécher. Elle devait être placée à la verticale dans l’âtre, en faisant un axe symbolique entre la Terre et le Ciel.
Janus à deux visages
Les fêtes solsticiales sont donc, en fait, complémentaires et renvoient au symbolisme romain de Janus, le dieu aux deux visages. Avec ses deux faces, il regarde à la fois le soleil dans sa phase ascendante, et dans sa phase descendante. Mais il est également possible d’imaginer qu’il puisse regarder en avant et en arrière, et qu’il doit tenir compte des leçons du passé pour construire l’avenir.
Janus était le dieu des métiers. Déjà, sous ses auspices, les maîtres transmettaient leur savoir-faire aux disciples les meilleurs, qui devaient faire preuve non seulement de bonnes aptitudes au travail, mais qui devaient aussi posséder des qualités leur permettant d’être initiés aux “mystères” du métier.
La mythologie veut que Janus soit également le gardien des portes solsticiales : celle purement “humaine” permettant une régénérescence physique, associée au solstice d’été, et la porte des dieux, plus spirituelle, associée au solstice d’hiver…
Bon week-end solsticial!
François Tabutiaux
Téléchargez notre application gratuite, et recevez nos infos directement, en cliquant sur les icônes !

