Livres : Jules Verne sur le Bassin et un plaidoyer pour l’océan.
Pour lire : Un (vrai) voyage méconnu de Jules Verne sur le Bassin d’Arcachon et Bordeaux, et un ouvrage plaidoyer pour l’océan.
14/09/25
Littérature et patrimoine
« Voyage de Jules Verne à Bordeaux et sur le Bassin d’Arcachon », par Nathalie Plet
L’histoire
Et si Jules Verne, auteur le plus traduit dans le monde, était devenu écrivain scientifique lors de son premier grand voyage, depuis Bordeaux vers l’Ecosse? C’est à partir de son journal et impressions de voyage, qu’il rédige son manuscrit autobiographique Voyage à reculons en Angleterre et en Ecosse. Le lecteur suit Jules Verne lors de son escale à Bordeaux et visite sur le bassin d’Arcachon.
Dans l’après-coup, ce manuscrit, retrouvé dans une malle en 1981, serait alors selon l’auteure, Nathalie Plet, le premier des 62 Voyages extraordinaires. Nous découvrons un Jules Verne avant Jules Verne, non encore connu comme l’illustre écrivain qu’il va devenir, amateur d’opéra et des bons vins! Cette édition augmentée a le mérite de comporter une préface de Joëlle Dusseau, et un texte rare de Jean-Yves Paumier recensant les occurrences au vin dans l’oeuvre de Jules Verne. Un livre à scoop mais aussi un livre pour la paix.
L’auteure
Nathalie Plet, licenciée en droit, docteur en Psychologie, chercheuse et psychanalyste, est membre de la Société Jules Vernes.
Ce qu’on en pense
Un moment inédit… Ce livre est l’aboutissement de rencontres, d’une histoire familiale, et de recherches autour de Jules Verne. Nathalie Plet y retrace les 17 jours qu’a passé Jules Verne dans la région du 5 au 14 aout 1859. On apprend aussi dans cette édition augmentée quelques aspects peu connus de l’écrivain mondialement traduit, notamment son appétence pour la bonne chère, et ses préoccupations pour l’urbanisme et la santé.
A 31 ans, Jules Verne entreprend donc un voyage en Angleterre qui marque un tournant dans sa carrière littéraire. Ce périple donne naissance à un manuscrit autobiographique, oublié puis retrouvé en 1981. Il est considéré comme le point de départ de son œuvre littéraire et scientifique, puisqu’il y esquisse les bases de ses futurs romans, mêlant exploration, progrès et observation sociale.
Pendant ses 15 jours sur Bordeaux et le Bassin, Jules Verne observe, note, et dépeint les débuts de l’ostréiculture, ou la ligne ferroviaire qui permet le développement du Bassin. Il décrit aussi la Presqu’ile du Cap ferret et son phare, loin de ce qu’elle est devenue aujourd’hui…
L’ouvrage de 88 pages de Nathalie Plet richement documenté et illustré de gravures et photos apporte une autre vision, vivante, humaine sur la personnalité du grand Jules.
Un petit bémol sur la forme: on apprécierait que les (très intéressantes) notes de bas de pages soient en caractères plus grands. Une prochaine édition gagnerait à être améliorée sur ce point.
Mais cet ouvrage remarquable trouvera bien sa place dans votre bibliothèque aux cotés des nombreux romans de ses Voyages extraordinaires de « Cinq semaines en ballon » à « L’ile mystérieuse ».
IB Pratic : « Voyage de Jules Verne à Bordeaux et sur le Bassin d’Arcachon », par Nathalie Plet , chez Arts et mouvement éditeur, 88P, 10€. Disponible votre libraire préféré(e) ou sur internet, ici ou là.
A noter : Conférence à Arès le samedi 20/09
Dans le cadre des journée du patrimoine, Nathalie Plet propose une conférence-débat le samedi 20 septembre de 15h à 16h, à la médiathèque d’Arès, sur ce voyage de Jules Verne sur le Bassin d’Arcachon. Gratuit. Rens 05 57 70 45 80 ou auprès de la médiathèque, ici
Environnement / Vulgarisation scientifique
« Quand on n’a que la mer…»: 19 scientifiques témoignent de leur amour pour l’océan (sous la direction Sophie Panonacle, avec une préface de José-Manuel Lamarque)
L’histoire
En cette « Année de la mer », la parole des scientifiques, infatigables lanceurs d’alerte, nous interpelle avec passion et gravité sur l’avenir de la planète bleue.
Ce livre rassemble des témoignages inédits de scientifiques et d’experts pour sensibiliser et mobiliser autour de la préservation des mers et des littoraux.
La préface, signée par José Manuel Lamarque, journaliste de France Inter et chroniqueur des littoraux, ouvre ce voyage immersif avec poésie et profondeur. François Houllier, président de l’IFREMER, dévoile les coulisses de la flotte océanographique française, tandis que Nadia Améziane nous apprend à décrypter le langage de l’océan. Gilles Bœuf explore le rôle de l’océan comme marqueur des dégradations écologiques, et Marina Lévy met en lumière ses liens essentiels avec le climat. Des réflexions concrètes sur la pêche durable, portées par Clara Ulrich, ou sur la dynamique littorale, expliquée par Stéphane Costa, montrent l’urgence d’agir. Enfin, Patricia Ricard et Romain Troublé appellent à éveiller les consciences et à partager les découvertes marines.
À travers des récits captivants, « Quand on n’a que la mer…» relie la science à l’humanité, rappelant combien l’océan est essentiel à notre avenir.
Un ouvrage inspirant qui mêle science et engagement, s’adressant à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre cet univers fascinant et agir pour le préserver. Une invitation à rejoindre « le peuple des mériens » et à redonner à l’océan la place qu’il mérite dans nos vies.
Ce qu’on en pense
On n’a pas encore lu cet « ouvrage-plaidoyer pour l’océan » comme le nomme la députée. Mais Sophie Panonacle a utilisé son réseau, acquis au travers de ses activités aux postes de Membre du Conseil Maritime de la Façade Sud-Atlantique, Présidente du bureau du Conseil National de la Mer et des Littoraux (CNML) et membre de la “Team Maritime” à l’Assemblée nationale, pour réunir des experts concernés par l’avenir des océans, et sensibiliser l’opinion à la nécessité d’agir.
Un engagement à deux faces…
Pour autant, fidèle au « en même temps » d’Emmanuel Macron, elle soutient activement le développement des éoliennes en mer à l’assemblée nationale, sujet qui est loin de faire consensus dans la communauté scientifique.
Plusieurs organisations environnementales et professionnelles, dont la LPO, France Nature Environnement, Sea Shepherd et le Comité national des pêches, alertent sur les impacts néfastes des éoliennes en mer sur la biodiversité.
Le lecteur devra donc respirer cette bouffée d’air marin iodé, à titre d’information sur l’état des océans, avec un recul nécessaire et une réflexion sur une mer propre… mais rentable.
A noter que l’intégralité des droits d’auteurs sera reversée au Lycée de la Mer afin de soutenir les projets de recherche des élèves.
Un peu de com
Cet opus collectif sera présenté aux lycéens (et à la Presse…) le lundi 22 septembre au Lycée de la Mer avec Sophie Panonacle et Gilles Boeuf, co-auteur du livre. L’océanographe et spécialiste de biodiversité, professeur émérite à la Sorbonne est aussi Conseiller Régional PS en Nouvelle-Aquitaine. Il plaide pour… la préservation des habitats marins, la protection des espèces sensibles et l’importance d’études d’impact approfondies avant la réalisation des projets éoliens.
La politique, c’est l’art de naviguer entre les idéaux et les intérêts…
IB Pratic : « Quand on n’a que la mer... » ouvrage collectif, ed. Glénat, 264 p, 21,50€. Disponible chez votre libraire préféré(e) ou sur internet
Bonnes lectures!
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