Chronique d’un réveillon (presque) sous contrôle
Humour satirique… Fêtes de fin d’année : que la farce soit avec toi!
Par Alain Mouginet, ancien éditeur, demeurant sur le Bassin.
21/12/25
Je ne sais pas vous, mais moi j’appréhende toujours cette période, pourtant, chaque année, Noël revient avec la même douceur… et la même envie de se carapater avec discrétion lors de ce moment magique. Préparer les fêtes, c’est un peu comme organiser un festival musical : tout le monde veut venir, personne n’écoute les consignes et tu finis par prier pour qu’une gigantesque panne de courant survienne.
Les cadeaux de dernière minute : sport national
Tout commence par la chasse aux cadeaux : une noble quête où tu te promets d’être organisé… et te retrouves le 23 décembre à acheter vite fait un coffret « Parfum de l’extrême » qui sent l’ascenseur de supermarché, ou un mug rigolo, pour quelqu’un qui s’attendait à recevoir un drone haut de gamme… bien sûr en te convainquant que cela fera l’affaire et c’est l’intention qui compte…
Puis arrive la planification des invitations au repas familial, subtil mélange de diplomatie et d’auto-sacrifice. La descendance directe ne pose aucun problème, pour le reste, si l’on s’en remet à l’expérience de l’année passée, les sueurs froides commencent à perler.
En effet, comment gérer le duo explosif tante Apolline et Jean-Eude, son frère honni ?
Ce dernier – vieux célibataire ronchon, riche comme Crésus, mais avare comme un rat anglais – persiste chaque année, sans y être invité, à délaisser ses brumes de l’Est pour participer à ce rassemblement festif, souhaitant « voir une dernière fois sa chère famille avant que le Seigneur le rappelle à lui ».
Ce qui fait dire à de mauvais esprits que Dieu a manifestement un petit coup de mou…
Quand Tante Apolline et Jean Eude rallument la guerre froide
Le souvenir de notre Apolline débarquant en soirée – déjà pétillante – affublée d’un manteau à paillettes, de boucles d’oreilles clignotantes en forme de sapin, sourire radieux et bouteille maison décrite comme «un petit remontant artisanal» est encore dans toutes les mémoires. (Concernant ce mystérieux breuvage, personne n’a jamais su ce qu’il contenait et je soupçonne même que la chimie moderne aurait renoncé à l’identifier…).
Dès son arrivée, furent ouvertes les hostilités. Apercevant son cher frère :
-Ah te voilà ! je me disais bien qu’il flottait comme une odeur d’eau bénite !
Lui, raide tel un cierge de Pâques dans son costume gris, rares cheveux gominés, regard perçant comme si chaque décoration du sapin était un affront personnel :
–Ma pauvre Apolline, comptes-tu devenir raisonnable un jour ? Tu manques de discipline, d’humilité et de sobriété… dans tous les sens du terme !
–Et toi Jean-Eude, tu comptes t’amuser avant d’être momifié ?
Résultat : famille en panique, tension électrique capable d’alimenter sans prise le sapin, dont même les guirlandes tremblent… L’intervention immédiate de Moumoune, façon GIGN, entraînant Apolline vers l’apéritif permit de faire retomber la tension.
Le menu impossible
Pourtant, cette année fera date dans les annales : nous aurons à déplorer l’absence de ce cher oncle, victime au dernier moment d’une mauvaise grippe le condamnant au lit. Ainsi donc ne reste plus qu’à gérer l’organisation du repas.
Rien de sorcier : il suffit de concilier les différents souhaits des convives. L’une est allergique au gluten, l’autre est vegan, le rugbyman ne parle que de repas viril à la viande rouge, sans compter la petite dernière qui refuse tout ce qui dépasse la forme d’une pâte alphabet. De sorte que le mieux serait de servir des glaçons à volonté ! Minimum de discussion, zéro allergie, satisfaction totale !
Et malgré les tensions, les compromis alimentaires, les câbles des guirlandes qui s’emmêlent comme les histoires de famille, Apolline qui s’improvise médiatrice en parlant plus fort que tout le monde, on se dit qu’au fond c’est ça Noël : un joyeux chaos, bruyant, bancal, mais profondément chaleureux !
Alors, joyeux noël à tous !
Alain Mouginet
(Illustration généré par IA)
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C'est tellement vrai !
J’adore ce récit très bien décrit où la joie et la bonne humeur devraient être de cirscontance lors de ces retrouvailles familiales qui, malgré tout, laissent souvent des souvenirs amers et de la déception !
Bien vu.
J’adore ce descriptif des réunions familiales de Noël.
Ça me rappelle le jour de l’an 2025, où notre hôte s’engueule avec son compagnon et nous déballe qu’il lui doit… »30000 euros, ce con ».
Ambiance !!!…
La diplomatie du sapin.
Le soulagement à la fin des fêtes…..L’impatience des prochaines à venir!


